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Pour cette année nouvelle année, Sport 17 est allé à la rencontre de Jack Dillenbourg. L'adjoint aux sports de la ville de La Rochelle tire un bilan sportif sur l'année écoulée et nous répond sur les dossiers à venir. Stade Rochelais, Red Bull Cliff Diving et budgets en tout genre sont passés au crible.
<b>Pour commencer, quel bilan tirez-vous de cette année 2011 ? Un bilan mitigé puisque sur le plan purement sportif on peut noter que le Stade Rochelais ne s'est pas maintenu en Top 14, que Rupella n'a pas accédé à la catégorie supérieure, que le FAR a connu de grosses difficultés, on peut noter également que le water-polo, hélas, est redescendu aussi. Ça c'est sur plan sportif mais il fait savoir qu'on est dans les joutes du haut niveau et qu'il faut donc pondérer un petit peu. Après on peut noter au chapitre des satisfactions le redressement de l'Aunis Handball féminin qui repart avec une équipe extrêmement jeune et qui fait des prouesses et qui conserve son public. On peut signaler aussi que Rupella n'a pas perdu son public non plus et qu'il fait jouer ses jeunes, Louis Iglésias, par exemple et puis il faut noter la superbe saison du Stade Rochelais avec l'engouement public qui est extraordinaire et qui se traduit par le titre de meilleur public de France. Il y a également les très bons résultats de natation sportive, l'avènement du cyclo-tourisme qui s'affirme et tous les phénomènes de courses à pieds plus les grands évènements qui ont eu lieu en 2011 qui confirment l'attractivité du territoire.
En 2011, on peut aussi noter la grosse déception d'avoir perdu la Transat 6.50 qui va immigrer vers d'autres cieux (en Bretagne à Douarnenez, NDLR). Mais dans l'ensemble je dresserai un bilan plutôt positif parce que je crois qu'on ne peut pas sous-estimer la conjoncture et que dans le cadre de cette conjoncture les associations sportives résistent plutôt bien ce qui veut dire que nous avons une qualité de dirigeants exceptionnels,qui savent prévoir et ne pas engager ce qu'ils n'ont plus mais ceci dit il ne va pas falloir que cela dure trop longtemps car les réserves s'amenuisent et c'est là tout le problème de 2012.

<b>Revenons sur la rétrogradation du Stade Rochelais, comment l'avez-vous vécu ? Je l'ai très très mal vécu, je suis un supporter donc forcément je ne suis pas objectif. Je suis chauvin et j'ai d'autant plus mal vécu cette descente que je pense qu'elle s'est jouée à un cheveux, une ou deux transformations, elle s'est aussi jouée sur une injustice énorme avec le club parisien (Stade Français Paris, NDLR) où le Stade Rochelais aurait pu être repêché mais bon sportivement il était descendu.

<b>La ville a beaucoup investi dans le projet du club, la construction de la nouvelle tribune notamment, de ce fait est-ce que vous mettez la pression pour une remontée immédiate ? Ça n'a jamais été la politique de la ville que de mettre une pression. C'est tout l'inverse, la ville se veut être partenaire et le revendique c'est à dire qu'on est dans une estime réciproque et non pas dans une relation de supérieur à vassal. Oui la ville a beaucoup investi dans cette nouvelle tribune mais elle ne le regrette surtout pas quand on voit l'engouement et le nombre de Rochelais qui nous disent merci. Ce n'est pas parce qu'on a investi que l'on va exiger une remontée en Top 14 mais lorsque nous avons discuté en fin de saison avec Mr le Maire et les deux présidents du Stade Rochelais (Vinent Merling et Alain Autant, NDLR), le meilleur des slogans c'était de remonter tout de suite parce que la dynamique financière et public étant là, c'est sur cette dynamique qu'il faut créer. Donc oui objectif remontée mais si on ne le fait pas on ne passera pas à l'échafaud.

<b>D'une manière plus générale, la ville de La Rochelle organise de nombreux évènements sportifs majeurs. C'est une politique de vitrine pour la ville ? La ville de La Rochelle n'a pas pour habitude ni pour objectif de créer un événement ou de le porter par contre elle est attractive donc elle est l'objet de sollicitations alors elle répond positivement ou non à ces sollicitations. La ville s'est fait une religion, moi en tout cas, qu'est celle du partenariat mais avec toujours une exigence forte qui est une exigence de qualité. On veut qu'à l'issue d'une manifestation, les gens qu'on a invité à venir repartent en se disant « putain c'était bien! ». Je prends l'exemple des plongeons (Red Bull Cliff Diving, NDLR) ou lors de la grande traversée de l'Atlantique vers Québec. En 2012 on va accueillir une journée de la semaine fédérale de cyclo-tourisme, on attend minimum 8000 cyclos et on aurait pu les parquer au parc des expos ou ailleurs mais l'idée c'est qu'il y ait quelque chose de qualité alors on va être au pied des tours, devant la place Michel Crépeau etc...

<b>Vous évoquiez le Red Bull Cliff Diving, justement l'évènement sera-t-il reconduit pour la 4ème année consécutive en 2012 ? J'ai eu le patron au téléphone il y a 2 jours qui me disait que cette année ils faisaient une impasse sur La Rochelle pour changer un peu. L'évènement français se déroulera à Cassis sur une falaise où pourront accéder maximum 200 personnes donc ils ne sont pas sur une recherche du plus grand nombre car sur ce point La Rochelle est imbattable mais ils ont besoin d'une accélération d'image et le lieu est plus favorable à Cassis. Mais cela dit nous restons en très bons termes et peut être qu'ils reviendront l'année prochaine ou dans deux ans. Le turnover est nécessaire sinon il y a un phénomène de lassitude qu'il faut éviter.

<b>La Rochelle a beaucoup de d'équipes, de clubs de très bons niveaux mais a, historiquement, toujours eu du mal à maintenir une équipe parmi l'élite, pour quelles raisons ? C'est dû à un manque d'argent tout simplement. Aujourd'hui, soyons clair, nous avons des clubs et des équipes qui sont parmi les plus performantes au niveau de la formation sauf qu'on sait très bien à un moment donné que le haut niveau on ne l'atteint plus que par ces produits de formation, il faut du recrutement et donc de la masse salariale, du budget.

<b>Ce problème de budget et de sponsors est-il lié au fait qu'il n'y ai pas suffisamment de très grandes entreprises dans la région où il y a-t-il d'autres explications ? Je pense que c'est lié surtout à la performance des équipes on voit bien que le Stade Rochelais a attiré de nouveaux partenaires cela dit il n'a pas encore attiré des gros partenaires nationaux. Alors est-ce qu'un jour un gros partenaire national viendra à La Rochelle ? Ce n'est pas sûr même si la boîte nationale est rochelaise. Alstom ira plutôt mettre de l'argent dans le Stade Français qu'il ne mettra pas à La Rochelle, c'est comme ça, il y a là un problème de culture. Quant aux autres disciplines est sont plus confidentielles donc elles drainent moins de partenaires c'est évident aussi.

<b>Après plusieurs années avec d'importants soucis financiers, comment expliquez-vous que le foot à La Rochelle soit dans cet état et ne parvienne pas à redécoller ? Il y a quelque chose qui ne va pas. Chaque année, il y a des problèmes financiers parce qu'on consomme ce que l'on n'a pas ! J'entends régulièrement dire que La Rochelle mérite une équipe en CFA, oui mais pour être en CFA il faut un budget de minimum 600 000 euros et que leur budget actuel est de 300 000 euros donc tant que tu n'es pas capable de trouver le budget nécessaire et bien tu vis à ton niveau et on veut toujours aller trop vite et ça c'est le propre du foot. Au foot tout le monde est payé, le bénévolat a quasiment disparu. Le foot est devenu très cher, beaucoup trop cher.

<b>Pour conclure quels sont vos v?ux pour l'année 2012 ?
C'est que les clubs ne se cassent pas la gueule ! Mes v?ux les plus chers c'est vraiment que nos dirigeants gardent la moelle, qu'ils gardent cette énergie qui leur permettre de traverser la crise et puis sportivement que nos deux phrases que sont Rupella et le Stade puissent remonter. Pour les autres qui font un super boulot que cela paye.