Forum

Mardi les joueurs de l'US Saintes Handball ont réuni la presse pour faire part de la situation financière délicate dans laquelle se trouve le club. Les salaires n'étant pas versés correctement aux joueurs depuis le mois d'août, la crise gronde à Saintes.

Fondé en 1965, l'US Saintes Handball est une institution dans la capitale saintongeaise. Champions de France de Nationale 2 en 1993 puis champions de France de Nationale 1 en 2007, les partenaires de Kévin Emerit, le capitaine historique des bleus, sont actuellement dans la tourmente. Financière cette fois-ci et les joueurs ont décidé de le faire savoir en convoquant la presse le mardi 27 décembre après avoir repris le chemin de la salle du Grand-Coudret le lendemain de Noël, donc la veille, sous les ordres de Franck Maurice. Non pas pour revendiquer, les conditions ont été expliquées on ne peut plus clairement dès le début de la conférence de presse, mais dans le but de faire connaitre la situation afin de trouver rapidement une solution une bonne fois pour toutes.

Les Saintais, qui évoluent depuis 5 ans consécutivement dans un championnat de Pro D2 aux allures de l'antichambre de la LNH, avaient d'énormes ambitions en début de saison en décidant de se mêler légitimement à la lutte aux playoffs. Soit dans les 5 premiers après avoir fini8ème, 4ème puis 7ème depuis que Franck Maurice a pris en main les destinées du club où le technicien a totale carte blanche sur le sportif. Un championnat qui nécessite désormais beaucoup de moyens financiers qu'à priori a du mal à avoir Saintes qui fait partie des plus petits budgets du championnat avec ses 710000 euros. Le club possède même un déficit structurel de 100 000 euros comblé par la mairie de Saintes, par décision du conseil municipal du 27 avril 2007. Elle avait décidé d'une avance de 100000 euros que devait rembourser l'US Saintes Handball, ce qui avait déjà été fait de moitié par des coupes drastiques qu'a fait François Seguin, l'ex-président, suivi par Christophe Labbé, l'actuel président de l'USSHB, et son équipe avec pour conséquence que les caisses du club semblent cette fois à sec et que les joueurs ont décidé d'alerter l'opinion publique sur les retards de paiement de salaires dont ils sont victimes depuis août. Joël Cardin, l'adjoint aux sports de la ville de Saintes, a bien confirmé que la municipalité versera bien, comme prévu, une subvention exceptionnelle de 140 000 euros comme elle s'était engagée à le faire toutefois ce versement qui sera effectué mi-janvier ne règlera les problèmes des joueurs et du staff technique que temporairement.

En galère depuis août comme ils l'ont expliqué dans un communiqué qu'a lu Hugues Alaimo, un des arrières de l'USSHB, les handballeurs saintais ont donc voulu rendre la situation publique. « Si nous vous avons invité aujourd'hui, c'est pour vous faire part d'une situation préoccupante pour le groupe de Pro D2 de l'US Saintes HB. Depuis la reprise des entrainements le 1er août, les joueurs et le staff sont confrontés à une situation financière irrégulière qui a eu pour conséquence de nombreux retards de salaires. Si nous sommes conscients que cette situation n'est pas le fait de Christophe Labbé qui met tout en ?uvre en interne et à l'extérieur pour professionnaliser notre club, nous souhaitons à la fois vous faire part aujourd'hui de nos difficultés mais aussi de notre intacte motivation. Nous vivons des moments difficiles car, en ces périodes de fête, il est dur pour certains d'entre nous de ne pas pouvoir passer de moments sereins en famille. Toutefois, nous ne nous sommes jamais désunis et les résultats de notre deuxième moitié des matchs allers prouvent notre attachement au club et à notre équipe. Ils prennent même une autre dimension au regard de ces difficultés. Nous souhaitons simplement faire prendre conscience à tous que nous sommes des professionnels et que jouer ou nous entrainer est notre métier (...) Nous souhaitons faire comprendre à tous que les engagements pris par chacun : bénévoles, professionnels, collectivités, partenaires, aboutisse au versement de notre salaire et que le manquement à un de ces engagements a des conséquences dramatiques pour nous. Mais nous souhaitons aussi, par cette prise de position, mettre en avant notre envie de faire évoluer la situation. Même si nous ne sommes pas actuellement placés dans les meilleures conditions, nous continuerons à nous préparer afin de porter le plus haut possible les couleurs de notre club, de la ville et de notre région. Nous nous mettons également à la disposition de la commission partenariat et communication du club afin de participer à des actions de valorisation de notre image et de nos projets. Nous renouvelons notre confiance au travail de Christophe Labbé ainsi qu'à tous nos partenaires qui sont à nos côtés dans les victoires comme dans les défaites. Il s'agit pour nous d'un moment clé dans la vie de notre équipe et de notre club. Nous souhaitons que notre démarche soit l'acte fondateur d'une prise de conscience ainsi qu'une démarche collective engagée vers le handball professionnel à Saintes. Nous sommes aujourd'hui des guerriers touchés mais nous sommes certains que si notre projet est partagé, nous redeviendrons les gladiateurs que vous avez soutenu au Grand-Coudret".

Ambiance pesante avant que ne commencent à fuser les premières questions et que les joueurs commencent à s'expliquer ce que feront principalement Florent Ferreiro, Hugues Alaimo, Sylvain Kieffer, l'ailier de poche des bleus, et Franck Maurice. "Depuis août, nous ne touchons que des parties de salaires. De manière totalement aléatoire puisque chacun d'entre nous a été touché à un moment ou à un autre. A l'heure actuelle, il reste 8 ou 9 salaires toujours pas payés. Nous ne blâmons personne et nous faisons corps avec les dirigeants. Mais il faut comprendre que certains vivent des moments dramatiques. Il arrive fréquemment que nous ne touchions que 30 à 50% de notre salaire seulement."

Joël Cardin, adjoint aux sports de la ville de Saintes joint par téléphone le soir-même, était malheureux, lui aussi, en apprenant ce qui venait de se jouer au Grand-Coudret. "Oui je confirme que la subvention de 140000 euros que tout le monde attend sera bien versée dans les quinze premiers jours de janvier. Il est clair aussi que la ville sera toujours derrière les joueurs". Mais la subvention sera t-elle suffisante pour que le club de l'USHB soit en mesure d'assurer les salaires de chacun jusqu'en fin de saison. Tout le monde avait bien conscience que non et que malheureusement la situation ne serait réglée que temporairement même si Florent Ferreiro concluait, avant de quitter la salle, qu'il restait optimiste. Tentait-il de s'en convaincre lui-même ? On est en droit de se poser la question. La suite ? Christophe Labbé, le président de l'USSHB, réunira le 3 janvier le bureau du club pour une assemblée générale extraordinaire et semble avoir commandité un audit pour connaitre l'état réel, au jour d'aujourd'hui,des finances du club. Affaire à suivre...

il fallait que ça arrive un jour. D'ailleurs un joueur s'en était ouvert à mon endroit. La presse était bien silencieuse un silence assourdissant et si les joueurs n'étaient pas montés au créneau personne n'en parlerait encore aujourd'hui. La question qui se pose est simple Saintes a t-elle les moyens d'entretenir un club professionnel?
Saintes a t-elle les moyens de retenir ses jeunes joueurs, Maurioux parti à Nimes, Cedric Taurea et Amza klabouti à Tremblay en France. Ou irons l'année prochaine Arthur Vigneron et Florian Delcroix tous deux internationaux espoirs? le club se targue d'être formateur oui mais pour qui? pour les autres clubs assurément. Saintes est en train de nous jouer un remake du film avec un certain JP Marielle "le diable par la queue" Dans cette affaire n'oublions pas les bénévoles et les parents qui se déplacent avec leurs enfants sans aucun defrayement j'en connais qui en deux ans ont fait 4000 km et on se demande bien comment les dirigeants feraient si ils devaient assurer ces déplacements je n'ose y croire. Christophe Labbé fraichement arrivé à la tête du club va et a déjà du pain sur la planche.