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Championne de France de planche à voile olympique et 3ème des derniers mondiaux, Charline Picon est une référence de la discipline. La Rochelaise, licenciée à La Palmyre, rejoint l'équipe de blogueurs de Sport17. Interview.
<b>Charline Picon et la planche à voile, c'était inévitable ?
Non pas du tout. Mes parents ne sont pas du tout dans le milieu de la voile. J'ai fait de l'athlétisme quand j'étais jeune et puis à l'école, à 11 ans, j'ai eu une initiation à la voile. Je me suis inscris au club juste après et je n'ai jamais décroché mais à la base c'était pas du tout dans les gènes de la famille. Le contact avec le milieu marin, la sensation de vitesse et de glisse m'ont plu dès le début.
<b>Quand as-tu su que tu allais faire une grande carrière internationale ?
Quand je suis entrée en équipe de France en 2005, c'était déjà un gros palier. Avant j'étais encore chez les jeunes et pas en séniors donc je ne m'étais jamais trop projetée. Ça s'est fait au fur et à mesure que les résultats sont arrivés.
<b>Tu viens de vivre une fin d'année 2010 exceptionnelle avec un titre nationale et une 3ème place aux mondiaux. Peux-tu nous en parler
J'ai été blessée en 2008-2009, je me suis fait opérer et ça a été assez difficile mais je suis revenue pour le mondial en septembre 2009 et j'ai fait ma plus belle perf' en faisant 3ème. J'ai réitéré ça cette année. Toute au long de la saison, je n'avais jamais été au-delà des 5 premiers, ça a été une prise de conscience qui s'est faite tranquillement. Cet été j'ai remporté la Race for Gold, la compétition sur le site des prochains Jeux (Olympiques, NDLR) ensuite j'ai enchainé avec un mondial de folie parce qui n'était pas du tout gagné car j'étais 6ème avant le dernier jour. J'ai l'impression que ça commence à être vraiment en moi et je n'ai pas besoin de forcer la machine, ça coule de source.
<b>Quel sont les prochaines étapes pour 2011 ?
Je pars à Miami pour ma première compétition de l'année ensuite ça va être les sélections (pour les JO). Même si ce n'est pas mathématique et que c'est le DTN qui prend la décision, il y aura des régates d'observations où il faudra être présente. Cette année j'avais quand même une avance sur les autres françaises. Je suis leader du groupe France après il y en deux autres derrière qui poussent donc à moi de continuer à faire ce que je sais faire.
<b>En 2012, il y a une échéance importante : les JO...
En 2008, j'étais devant sur papier du fait des résultats mais je suis tombée sur la championne olympique en titre et étant donné des critères qui n'étaient pas forcément mathématiques, ils ont choisi d'envoyer Faustine (Meret, NDLR). Là, on prend quand même conscience que ça aurait pu être moi donc c'est sûr qu'en 2012 j'ai envie d'y aller faire quelque chose. Avec les résultats de cette année c'est pas pour participer, c'est pour arracher une médaille !
<b>A 26 ans, tu as voyagé au 4 coins du monde. C'est la belle vie...
C'est plaisant oui ! En plus j'ai eu mon diplôme de kiné en juin après ce sont des rythmes de vie pas si faciles que ça. On part avec toute l'effervescence qu'il y a, l'équipe, les copains ensuite on revient à La Rochelle et on se retrouve un peu dans son coin toute seule puis on repart. Ce n'est pas facile à gérer. Mais c'est vrai que les voyages quand tu arrives au haut niveau, c'est le truc qui fait accrocher.
<b>Toutefois sur un plan personnel, n'est-ce pas compliqué de faire coïncider tous ces voyages et ta vie privée (études, famille...) ?
C'est vraiment l'aspect qu'on ne voit pas forcément de l'extérieur après il y a des phases où tout roule et des phases un peu plus difficiles. Moi j'ai fait le choix de me concentrer, vu que j'ai eu mon diplôme en juin, uniquement à la préparation des Jeux et c'est vrai que les moments où on ne s'entraine pas et on se retrouve toute seule parce que tous les autres sont en cours, il faut se trouver des occupations. C'est pas tous les jours facile après il y a des moments où quand on fait la bonne performance dans un endroit sympa, là ça va (rires).
<b>Le monde de la voile reste un milieu très peu médiatisé malgré de bons résultats comment l'analyses-tu ?
En France, c'est la course au large qui est médiatisée et qui intéresse les gens. Ce qui est frustrant c'est qu'à l'étranger ça ne se passe forcément comme ça. Ceux qui ont fait les JO sont des stars, alors bon je ne demande pas à être une star en France mais qu'on soit juste reconnus. Au niveau des primes, des sponsors, des partenaires, il n'y a personne pour nous accompagner à part la Fédération. A part l'effervescence d'une médaille olympique comme Julien (Bontemps) ou Faustine (Méret) qui ont été médiatisés sur le mois qui suivait mais après on oublie assez vite.
<b>Tu rejoins l'équipe de blogueurs de Sport17, que comptes-tu nous faire partager au travers de ce blog ?
Surtout que les gens qui s'intéresse à la voile olympique puissent suivre mon parcours, suivre mes régates notamment. Après je suis assez ouverte pour répondre s'il y a des questions. Je vais essayer de faire connaître la voile olympique. On est 3 ou 4 du coin à s'entrainer à La Rochelle, Sarah Steyaert, Jonathan Lobert, Pascal Rambaud et moi-même, à aller peut être aux Jeux donc c'est quand même fou que personne ne sache ça !

 

<b>Propos recueillis par Antoine Robert