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Valentin Dardillat est devenu champion du monde de jet ski à l'âge de 20 ans. Le jeune royannais espère que ce résultat aidera au développement de sa discipline en France et attirera des partenaires pour le soutenir dans sa carrière.
<b>Sur les traces du père Le 9 octobre dernier, Valentin Dardillat soulevait le trophée de champion du monde de vitesse en jet ski à bras dans la plus grande discrétion. A l'heure où la simple moustache d'un entraineur nationale fait débat* et noircit des colonnes entières dans la presse, Valentin lui se payait le luxe d'être le meilleur pilote de jet ski au monde à tout juste 20 ans sans que personne ne s'y intéresse vraiment. Pourtant la performance est exceptionnelle d'autant plus que ce titre, le Royannais l'a conquis sur le terrain des Américains sur le lac d'Havasu, dans l'Arizona ? par ailleurs site du tournage du film Piranha 3D. Un accomplissement pour la famille Dardillat et plus particulièrement pour un père et son fils. Très proches, les deux hommes partagent la même passion, c'est d'ailleurs Patrice, le père, ancien champion de France et vice-champion du monde qui a inspiré le fiston et continue aujourd'hui de l'accompagner aux quatre coins du monde. « Il y a beaucoup de complicité entre mon père et moi. Ça fait 5 ans qu'on y va (aux Etats-Unis) c'est donc une grosse satisfaction car on a fait beaucoup d'efforts qui sont enfin payés. Aux Etats-Unis c'est le rêve de tous les pilotes de gagner cette course » précise Valentin.

<b>Une discipline en berne Pour parvenir à un tel niveau d'excellence, le pilote de la Team Cobra watercraft doit faire des sacrifices, notamment financiers. C'est lui qui paye de sa poche tous ses voyages et frais de logistiques, une aberration au regard du palmarès du champion. Côté entrainement, il reconnaît avoir la chance de suivre un BTS en alternance dans l'entreprise familiale localisée à Saintes ce qui lui permet de bénéficier d'un emploi du temps arrangeant pour s'entrainer mais aussi pour partir sur les différentes compétitions le weekend. Tout cela n'arriverait pas Etats-Unis où le jet ski est reconnu et très développé. Malheureusement en France nous sommes encore loin même si la tendance est au changement. « Il y a une dizaine d'années, il y avait de gros sponsors en France mais des grandes marques comme Kawasaki se sont retirées, soupire-t-il. Maintenant ça commence de nouveau à bien tourner, tout le monde joue le jeu et la discipline remonte un peu.»

<b>« Développer mon image »
Pour s'en sortir et ce malgré les résultats, Valentin Dardillat de nature plutôt réservée n'a pas d'autre choix que de mettre en avant son image. « Je ne suis pas quelqu'un d'extraverti de ce côté là, je ne me mets pas en avant mais j'essaye de le faire savoir de plus en plus aujourd'hui pour vendre mon image. L'objectif désormais c'est de garder ce titre évidemment et surtout d'essayer de développer un maximum mon image et d'essayer que ça me coûte le moins possible parce que ça coûte pas mal d'argent quand même. » Le peu de retour depuis son sacre laisse même paraître un sentiment mêlant déception et espoir : « J'en fais vraiment pour le plaisir mais on attend toujours et malgré que je sois champion du monde rien ne se débloque. Ça serait un soulagement si ça arrivait. »

La saison terminée, le sociétaire du club de Cognac a désormais quelques mois avant de remonter sur son bolide, espérons que d'ici là les choses évolueront. A bon entendeur...

 

*en référence la moustache de Marc Lièvremont, sélectionneur de l'équipe de France, qui a suscité tant de débats et d'interprétations lors de la coupe du monde de rugby en Nouvelle-Zélande.