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Les deux leaders de la Velux 5 Oceans sont à peine ralentis dans le Pot au Noir.
Brad Van Liew et Zbigniew Gutkowski traversent actuellement la zone de convergence intertropicale qui marque la transition entre les systèmes météo des deux hémisphères. Habituellement synonyme de vents faibles, le fameux Pot au Noir se montre particulièrement clément avec les deux premiers Eco 60 de la flotte. "Pour l'instant, j'ai environ neuf noeuds de vent de secteur est. Je suis sous un gros nuage de pluie. Ensuite cela devrait tourner au sud-est et souffler autour de 12 noeuds", déclarait le skipper du Pingouin au téléphone. Même décor pour le Polonais Gutek, qui pointait à quelque 80 milles derrière l'Américain : "Je suis passé sous un énorme cumulonimbus et le monde s'est littéralement transformé autour de moi. Le vent s'est mis à souffler à 22 noeuds et à m'emmener vers les Antilles. J'ai donc du changer rapidement les voiles et partir au près sur la route initiale. Après quelques minutes, nouveau changement. De 22 noeuds, le vent est retombé à 5 noeuds..."

D'après le ciel et l'instabilité des conditions qu'ils d'écrivent, pas de doute, les deux leaders de la flotte sont bien dans le Pot au Noir. Mais à en croire leur moyenne ces dernières 24 heures, leur traversée de ce "no man's land" s'avère assez fluide. Depuis hier, Brad Van Liew a ainsi parcouru 182,1 milles à la vitesse de 7,6 noeuds. Des chiffres à peine supérieurs à ceux de Gutek. Pas si mal pour un Pot au Noir. D'autant que nos deux chefs de file semblent bientôt tirés d'affaire. "Je suis à environ 270 milles de l'équateur et le vent a l'air de se stabiliser. J'ai l'impression que je vais rapidement toucher les alizés de sud-est", confiait encore Brad..

<b>Passera, passera pas ? Malheureusement pour leurs poursuivants, les portes du Pot au Noir pourraient se refermer derrière Le Pingouin et Operon Racing. Une perspective qui n'arrange pas le skipper Canadien Derek Hatfield, 290 milles derrière le leader : "Le vent est très faible et je n'aime pas ça du tout. Le petit temps est beaucoup plus stressant que la brise. Il faut rester concentré en permanence et on n'a pas le temps de se reposer. C'est particulièrement frustrant, et je ne parle même pas des performances du bateau !" Au dernier pointage, le bateau le plus rapide de la flotte était Spartan, actuellement dans l'est des îles du Cap Vert. Chris Stanmore-Major progresse à 12,4 noeuds et espère décrocher les points de bonus qui seront attribués par le comité de course au skipper le plus rapide entre 5 degrés de latitude Nord et 5 degrés Sud.

<b>Enfin du vent pour Christophe Bullens
Le skipper Belge sort enfin de la pétole. Après quatre jours de galère le long des côtes portugaises, Five Oceans of Smiles Too commence à allonger la foulée. "Bonne nouvelle", écrivait Christophe Bullens dans son carnet de bord. "J'ai enfin du vent. Beaucoup de vent même et en plein dans le nez évidemment ! Mais au moins, on navigue". Dans son email, Christophe avouait également avoir encore des problèmes électriques à bord de son Eco 60, ainsi qu'une voie d'eau dont il n'a pas trouvé l'origine. "J'avais déjà trouvé une fuite et il en reste une qui m'oblige quand même à écoper un à deux seaux par heure". Epuisé par cette première semaine de mer éprouvante, le Belge espère profiter du retour du vent pour se reposer un peu. Demain est un autre jour.