Forum

Non, Jean-Pierre Elissalde, entraineur des "Jaune et Noir", n'est pas
content, et il le dit dans le Midol de cette semaine.

Il trouve que le Championnat est inacceptable, et s'en explique en Noir sur
Jaune.

En gros, il explique que la réduction de l'élite a pour conséquence de faire
que les clubs Francais d'Elite (hormis les plus gros) entrainent les pros et
internationaux étrangers, et que cela nuira à terme à l'Equipe de France.

"Ou on prend des internationaux français et ils sont réservés à trois ou
quatre clubs, ou bien on prend des etrangers, puisque d'évidence, les
joueurs francais ne veulent pas être pros. Ce n'est pas leur interêt".

Deux pages sur le Stade Rochelais dans le Midol de cette semaine, avec interviews de LLanes, Paillat et Larrue.

Qu'en pensez-vous ?

Biper Gorri

Cette saison est la saison charnière pour la survie dans l'élite. Tous les clubs veulent donc prendre le bon wagon. Si les meilleurs pros Français sont "réservés" par les gros club, il est normal que les autres équipes se rabattent vers les joueurs (professionnels) étrangers. Le constat de JPE est donc lucide et je comprend son mécontentement.
A court (ou long) terme tous les joueurs seront professionnels. Ainsi on se rapprochera d'un système tel que le football. Les plus gros budget l'emporteront de toutes manières, et on ne s'interrogera plus sur la provenance des joueurs. Je sais je suis peut être pessimiste.
Dès lors le centre de formation parait l'unique moyen pour un club comme La Rochelle de se maintenir dans l'élite (ou trouver un énorme sponsort), et il faut faire perdurer l'esprit rugbystique dans la ville et la région.

Je pense que les clubs sont trés inquiet par leur survie cette année (Ils ont beaucoup plus investi), mais les années à venir s'annoncent encore moins roses pour les petits...

J’ai lu cette interview sur rugbyrama.com

La question est de savoir ce qu’on veut. Un championnat performant pour attirer le public dans les stades ? Une équipe nationale qui ne tremble pas face au Sud ?

Ces deux revendications ne sont pas incompatibles dans la mesure où on s’y prend de la bonne manière.

Si j’ai bien compris, JPE pense qu’avec un championnat à 20 ou 22, on libère les clubs de la pression du résultat et cela pousse à faire venir moins d’étrangers chez nous. Je ne le crois pas.

Nous sommes dans une période de resserrement de l’élite, il va y avoir de la casse à la fin du championnat, ça, c’est sur et je croise tous les doigts des mains et des pieds pour que nous ne soyons pas relégués. Mais à mon avis, un championnat où ne subsiste que de grosses équipes est nécessaire.

Dans notre championnat, nos joueurs apprendront mieux en jouant en compagnie ou étant confrontés aux meilleurs. Croyez-vous que Jean-Ba aurait touché autant de ballon en mettant nos espoirs à la place des Sparks, Hardwick ou Llanes ? C’est trois avants n’ont pourtant pas empêché Orial, Dabadie et Leif de jouer.

Je vois plus l’arrivée des étrangers comme un échange que comme un service unilatéral qu’on leur rend au dépend de nos jeunes. Bien sur, ils leur barrent la route du haut niveau mais ce n’est pas une situation éternelle. Ils apprennent en leur compagnie et cela instaure également une concurrence qui les poussent à être plus performants.

Chasseriaud s’est révélé la saison dernière. Je pense qu’avoir Llanes juste à côté l’a beaucoup aidé.

Un championnat de haut niveau est indispensable pour avoir des joueurs de haut niveau. Et ce même s’il s’agit de faire venir des étrangers qui prennent la place de certains français pour faire mieux en jouer d’autres. Alors bien sur, quand on verra sur le terrain 30 joueurs étrangers, je me poserai des questions mais les proportions actuelles français/étrangers me semblent être dans l’intérêt de nos joueurs.

Et puis pensons aussi à ses joueurs étrangers qui viennent s’améliorer ici. Si l’arrivée de Paoletti peut aider l’équipe d’Italie à être plus performant, si l’arrivée de canadiens dans d’autres clubs peut aider leur équipe nationale, n’est-ce pas une bonne chose pour la mondialisation de ce sport dont, en tant que supporters, nous souhaitons tous voir l’épanouissement à un peu plus de pays qu’une dizaine ?

Servir le Stade et servir le rugby, où est le mal ?

Il y a un autre probleme au resserrement de l'élite et au professionnalisme, c'est l'obligation pour les joueurs ambitieux d'être toujours au meilleur niveau, ce qui va peut être nous conduire à certaines dérives, je pense surtout au dopage qui va forcément se développer comme dans la plupart des sports pro.

d'où le besoin d'une mise en place draconienne des controles.
Un sport pro ne se développe qu'au sein d'une organisation pro.

D'accord pour la mise en place de controles strictes, mais pourquoi dans le milieu des joueurs sait on pertinament que le dopage est surtout présent au sein des gros clubs et bien sur chez les pro.

Je suis d'accord avec David. La professionnallisation de tous les joueurs d'élite 1 est inévitable comme dans l'hémisphère sud. Le rugby se rapprochera de plus en plus du foot avec gros sous , gros transferts et grosse médiatisation. Le passage est difficile car le rugby est un sport champêtre et de traditions. De toutes petites villes avec un petit budget pouvaient être parmis l'élite il y a quelques années.Cela n'est maintenant plus possible. Il y aura un rugby à 2 vitesses : l'un avec les énormes budget les pros les internationnaux et les étrangers et très très loins derrière au niveau budget et médiatisation les petits avec le reste des joueurs francais non proffessionnels.
Ceci est une bonne chose pour la mondialisation du rugby et sa reconnaissance par plus de monde pour esperer rejoindre le foot.
Ceci est une mauvaise chose pour le rugby de traditions des villages.
A vous de choisir!

En somme, c'est toujours le même débat entre les anciens et les modernes, le busyness de l'élite et les dimanches aprés-midi entre copains sur ou au bord du pré..., le pognon et l'Esprit du jeu. Ce que je lis dans vos intervention ne me parait pas du tout contestable. Mais je crois que JPE, lui, voudrait pouvoir faire le grand écart entre ces deux mondes: Faire partie de l'élite (car, quand on est compétiteur, on aspire naturellement au plus haut niveau), mais garder une attention aux hommes: l'esprit "familial" (je n'aime pas ce terme, mais bon...). Et le grand écart, surtout si ça dure longtemps, ça fait mal où je pense...;o)))

De toutes facons, le pli est pris, ce sera l'Elite. Alors, comme le dit David, si l'on veut faire le poids, il faut se donner les moyens, et mettre toutes les chances de son coté. Cela suppose un environnement Pro, et cela amènera inmanquablement les inconvénients du Pro: Joueurs volatiles, risques de blessures et de dopage, et attitudes liées à la nécessité de drainer des fonds (hérarchie entre les spectateurs: Les invités des sponsors seront aux première loges, alors que les passionnés sans-grade auront du mal à trouver des places.., merchandising à fond, etc...). Car il en faudra, de l'argent, et de plus en plus...

D'autre part, l'"Esprit club" (Esprit, es-tu là) risque d'en prendre un coup... et ces deux choses (L'argent et l'Esprit ) sont liées...par un composant essentiel dont on a pas encore parlé, et sans lequel un club comme le SR n'a plus qu'a mettre la clef sous la porte:

Je vous le donne en mille: les Bé-né-voles !!!
Car, plus encore que les Joueurs, l'encadrement, le Staff technique ou même les supporters, ce sont eux, les dépositaires de l'esprit du Club !!! Et je vous invite à voir comment le club va leur marquer sa considération, cette année: Ce sera un bon indicateur. Car si l'argent vient à être un carburant essentiel de la vie d'un club d'Elite (aprés tout, le SR est une SAOS, et dans SAOS, il y a "Société Anonyme", je ne vois pas pourquoi le gars qui passait ses aprés-midi de match à tenir la buvette ou à transporter les pack de flotte n'aurait pas légitimement droit à quelquechose, surtout s'il voit que tel joueur gagne quatre fois plus que lui...
Mais d'un autre coté, on ne peut pas payer tout le monde, et même avec un budget augmenté, un club (et surtout un "petit" comme le SR) ne peut pas se passer de leur concours. Même les équipes super-friquées du Super12, où la boutique est grande comme le Leclerc de Lagord, et où l'on trouve même les couche-culottes et le shampoing aux couleurs du Club, ont besoin de bénévoles, alors, nous... JPE le sait bien.

Ménager la chèvre et le choux est le destin du bon gestionnaire. Alors, vous imaginez, le faire en faisant le grand écart...;o))

Biper Gorri

PS: Eh, oh, ne vous meprenez pas: Quand je dis que le SR est un petit club, je veux dire, par rapport aux Stade Toulousain, ASM, Harlequins ou Saracens...rien de péjoratif.

Moi j'suis d'accord avec Biper gorri ,et avec les autres aussi d'ailleurs(cessons les paul et les mick).Ceci dit ménager la chèvre et le choux en faissant le grand écart le tout en compagnie d'un écossais en kilt...j'demande à voir.Pour finir,si le SR est prêt a professionaliser ses supporters moi j'suis partant,(apres etude du contrat et salaire).salut et vive le rugby.