Donne, donne ! ...
Envoyé par:
Donnetonballon
(---.ipt.aol.com)
Date: Friday 28 March 2003 23:27:21
Je suis Donnetonballon, rescapé de Châteauvallon, et je fais des tests pour essayer d'envoyer un message correctement dans ce forum à la gloire du Stade Rochelais.
Ce message, parce que je n'ai rien à dire. Je suis content de la victoire de la Rochelle, mais pas tellement pour la Rochelle peut-être, juste parce que j'aime bien être content, même sans trop savoir pourquoi.
Il faut dire à ma décharge que je ne m'y connais pas en rugby ; Je ne comprends rien au système de touches, pas plus qu'aux règles de " dix mètres", au sacro-saint "hors-jeu" et à chaque fois qu'il y a un "en-avant", bêtement, je me mets à applaudir pendant que les autres entrent dans un état de déréliction contagieux.
Je me lève quand les autres se redressent méchamment, mais parfois, tout de même, je comprends ce qui se passe. Mais mon cerveau, il dit " ballon".
D'habitude, j'ai quelqu'un qui m'explique, mais cette fois-ci, je me suis retrouvé assez isolé, je ne pouvais récolter que quelques bribes de supporters à droite à gauche qui parlaient souvent sans grande objectivité.
J'ai vu une femme aujourd'hui qui n'a pas eu peur de soutenir Bourgoin. Je l'admirais un peu, mais pas trop ouvertement, parce que je tiens encore à la vie - pas elle, apparemment-. Pendant tout le match, mais particulièrement au moment où La Rochelle était menée 16-17, elle a montré sa préférence en tapant des ses petites menottes.
J'ai vu quelques yeux la regardant de travers, des yeux bleus de vieux marins ronchons. Mais Madame Jallieu n'en avait cure, et continuait son petit bazar.
Connaissez-vous le brave vendeur de cacahuètes ? On dirait un petit chanteur à la croix de bois des années 50 qui aurait mal vieilli. Non, c'est pas vrai, il a l'air gentil, mais c'est somme toute un commerçant pur et dur qui vient pour ses affaires. Un brin agaçant. On a déjà un poteau qui nous gêne, v'là qu'il vient bouchonner immanquablement notre champ de vision. Derrière moi, il a tenté d'écouler la majeure partie de sa marchandise calfeutrée dans un panier à l'allure grossière. Cependant, lucide, la rangée posait ses conditions et se refusait à passer de grosses commandes. Vexé, le vendeur de cacahuètes bougonna :
- Bah, dépêchez-vous, profitez-en pendant que chuis là !
C'est vrai qu'on aurait un peu de cruauté à le faire gambader. Mais est-ce qu'il hésite, lui, à nous demander un euro ? La caisse est fermée, nous sommes assis sur notre porte-monnaie. A ce prix là au moins, il pourrait ajouter un bout de gâteau, ou taper sur un gong géant pour nous montrer qu'il a de l'estomac. Mais non. C'est tout pareil dans son panier. On a même l'impression que le stock ne diminue jamais. Et le vieux gars, même si on lui demandait l'heure, je crois qu'il chercherait à en profiter pour nous refiler au moins un paquet de ses cacahuètes. Le pire c'est qu'il essaie de chanter " ca-ca-hu-ètes", pour attirer l'attention, et que cela savère phonétiquement très laid.
Hé bien, vous le croirez si vous voulez, mais Mme Jailleu, elle en a pris un paquet, et elle a fait des saletés partout-par-terre. Elle sait ce qu'elle veut, n'étant pas du genre à se bourrer la gueule, elle n'aurait pas craché sur un supplément en confiture de coings.