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Le week-end dernier, les jaune et noir ont renoué avec l’Europe à Galway, en Irlande. Nous étions avec eux
Reportage : un week-end en Irlande avec le Stade Rochelais Benoît Guyot, Kevin Gourdon, Mike Corbel, Vincent Pelo et Loann Goujon patientent à l’hôtel à coups de belote coinchée.



Il n'a échappé à personne, contempteurs et thuriféraires, que l'avènement du professionnalisme a changé le rugby. Dans le jeu et en dehors du terrain. Préparation, financement, communication, le cadre est devenu la règle dans un univers qui ne laisse plus de place au hasard, très peu à la permission.

Aussi, quand le Stade Rochelais a ouvert ses portes pour dévoiler les à-côtés d'un match et la vie de groupe, pas question d'hésiter. Vendredi, donc, direction Galway, ville de 75 000 âmes, sur la côte ouest de l'Irlande. Là, pour sa première journée de Challenge européen, l'ASR, affronte l'équipe du Connacht, la quatrième province de la verte Érin.

Vendredi, 17 heures. Après une mise en place studieuse, les jaune et noir ont rendez-vous à l'aéroport de La Rochelle. Le club a affrété un avion de 50 places, direction Shannon, à une heure de route de Galway. Les rires fusent quand l'un des cadres, arrivé parmi les premiers, doit repartir chez lui chercher des papiers d'identité. Visiblement, l'amende administrée par ses partenaires sera sans concession.

17 h 30 (18 h 30 en France). Après le salut de supporteurs présents dans la tour de contrôle, le vol se fait sans encombres. Si ce n'est pour les rares joueurs enclins au mal de l'air, gentiment chambrés. Il ne pleut pas encore, moins, en tout cas, que les blagues sur les moutons irlandais et les imitations de l'accent de l'Argentin Leandro Cedaro. Puis on attend, longtemps, un bus. Après 300 mètres, nouvel arrêt, direction la douane puis un autre car.

19 h 30. « Ça te rappelle le bon temps, hein ? » Patrice Collazo, qui n'a jamais caché avoir apprécié son expérience de joueur en Angleterre (Gloucester, de 2001 à 2002 et de 2005 à 2008), est pris à partie, dans un rire, par Lylian Barthuel. Le kiné du Stade et des Bleus a découvert le buffet (et les fameux haricots vert fluo) du Connacht Hôtel et taquine le coach. Qui confirme apprécier, notamment, de manger une soupe qui en laisse plus d'un songeur. La pression n'est pas encore prégnante. Joueurs, président et staff s'asticotent souvent.

Samedi, 7 h 30. Xavier Garbajosa, Patrice Collazo, Michele Colosio, le préparateur physique, et Lylian Barthuel sont les premiers au petit-déjeuner. Ils respectent à la lettre la fourchette horaire indiquée sur un tableau placé à côté du jambon, des céréales, des fruits, du pain de mie et d'une matière jaune à mi-chemin entre le flan et la gélatine. Une omelette, paraît-il. Les joueurs, eux, arrivent au fur et à mesure. Ils ont jusqu'à 9 heures.

10 h 30. Après une séance vidéo disséquant les dangers du Connacht - malheureusement vérifiés le soir même - les jaune et noir sont dans le parc de l'hôtel pour le réveil musculaire. Sous le soleil, qui résiste encore aux nuages noirs qui s'amoncellent, les trois-quarts travaillent les passes, les avants leur placement en touche. D'ailleurs, ils font du rab dans la foulée, avec une ultime séance vidéo axée sur la conquête. Kevin Gourdon, Thomas Synaeghel, 24e et 25e hommes, sont là, tout comme Uini Atonio, qui ne jouera pas l'Europe

mais qui a tenu à faire le déplacement.

De 11 heures à 14 heures. Les parties de belote coinchée le disputent à la consultation des portables, à la sieste post-repas et à l'observation télévisée du hurling, un sport gaélique joué sur un terrain en herbe avec des crosses. Assez incompréhensible si ce n'est pour Nicolas Djebaïli, qui confie y avoir joué dans le village d'un ancien coéquipier irlandais, David McGowan. Dans l'hôtel, quelques Irlandais tournent à la bière depuis le matin et s'enthousiasment pour la victoire du Munster à Sale. Peu importe l'équipe, la province, du moment que l'Anglais s'incline. Encore plus chez lui...

15 h 30. Les Rochelais arrivent au Sportsground, le stade du Connacht. Les murs ne dépareillent pas. Gris, comme le ciel. Le vent dissémine le sable de la piste des courses de lévriers qui entoure le terrain. Des supporteurs maritimes sont là, quelques dizaines parmi des milliers. Dans les vestiaires, une fois les joueurs changés, Patrice Collazo martèle un discours déjà prononcé à l'hôtel dans un silence impressionnant : « Quand le staff me donne sa confiance, qu'est-ce que je fais pour lui rendre sa confiance ? [...] N'interprétez pas, faites-nous douter. Filez-vous sur le terrain ! »

19 heures. Patrice Collazo, furieux, fait les 100 pas dans le couloir des vestiaires. Ses joueurs se sont lourdement inclinés (48-12) sans répondre à ses attentes. Le groupe avait été modifié, mais certains n'ont pas saisi leur chance, « n'ont rien montré », grimace le coach. Il peut enrager, les vidéos, les avertissements étaient clairs. Ça n'a pas empêché le Connacht de dérouler. Les joueurs quittent le stade la tête basse, souriant timidement aux spectateurs rochelais présents à la sortie.

Dimanche, 1 h 45 (heure française). La délégation jaune et noire arrive enfin à La Rochelle. Après un rapide repas englouti dans le silence à l'hôtel, les sourires sont revenus doucement sur les visages alors que l'arrière-goût du match se faisait moins écœurant. La panne du système informatique de l'aéroport de Shannon, retardant le départ de l'avion, n'a pas soulevé d'indignation. Fatigués, frustrés et vexés, les jaune et noir ne garderont pas un bon souvenir de la première balade irlandaise du Stade Rochelais.

« Faites-nous douter. Filez-vous sur le terrain ! » Patrice Collazo

Dommage que les autres pages de photos ne soient pas accessibles
de vrais souvenirs de vacances.

C'est sur vaut mieux faire la gueule pendant 48h on gagne plus de matchs comme ça !

Surtout celle où ils regardent la vidéo et n'en ont rien à foutre, ce n'est pas moi qui le dit c'est Collazo !!!