À l’image de Fabien Fortassin, qui retrouvait le Top 14 cinq ans après, les Rochelais semblent capables de monter en puissance.
Fabien Fortassin (Stade Rochelais) : "un bel état d’esprit" Samedi, Fabien Fortassin a rejoué en Top 14 pour la première fois depuis cinq ans.
Êtes-vous d'accord avec votre entraîneur pour dire que c'est, malgré le score, le meilleur match de votre équipe à l'extérieur cette saison ?
Fabien Fortassin. Moi, c'était mon premier match. Mais c'est vrai que souvent, on a des difficultés dans les entames de match. Souvent, on sent la rencontre pliée à la mi-temps. Cette fois, à la pause, on était encore dans le coup. On a même eu, juste avant, une occasion qui se joue à pas grand-chose, un petit en-avant.
On a fait des choses simples. On ne s'est pas compliqué le rugby. Mais je pense qu'on a été bons dans le rôle d'empêcheurs de tourner en rond. Les Racingmen n'ont pas pu mettre leur jeu totalement en place, tout ça parce que notre défense a été bonne et qu'on a répondu présent dans le un contre un.
Sentiez-vous qu'il y avait un coup à jouer ?
Nous avions vraiment l'intention de ramener des points. C'est dommage qu'on n'ait pas pu les mettre un peu plus en difficulté en portant davantage le ballon offensivement. Sireli Bobo a été à deux doigts d'intercepter une passe et de partir entre les poteaux. Globalement, le vestiaire n'était pas abattu. C'était un vestiaire motivé, qui avait hâte d'être au prochain match. On ne se sent pas totalement récompensés. Il y a un peu de regret au vu de l'investissement qu'on a mis. On a dépensé beaucoup d'énergie pour finalement voir un tableau d'affichage assez lourd une fois de plus. Mais il y a eu un bel état d'esprit. On s'est prouvé qu'on était capables de lutter avec une grosse écurie européenne.
Si Jason Eaton avait concrétisé sa grosse occasion à la troisième minute, cela aurait-il pu tout changer ?
Souvent, quand vous êtes dans une spirale négative, les petits coups de pouce du destin ne sont pas favorables. Mais si on continue à mettre de la bonne volonté, ça aussi, ça tournera.
Même s'il a inscrit trois essais, le Racing-Métro a longtemps buté sur votre défense. C'est un point positif…
Complètement. Le jeu des Racingmen est un jeu d'usure. Les adversaires finissent par lâcher. Là, on a répondu présent. Ils se sont cassé les dents pas mal de fois sur notre premier rideau. La défense a été bien.
Quand on a porté le ballon, on n'a pas été inintéressants. On a réussi à les mettre à la faute. En début de seconde mi-temps, on aurait pu prendre la foudre, encaisser essai sur essai. Mais on n'a pas lâché et notre mêlée a pris le dessus. Il ne faut pas sombrer dans la sinistrose. Ce match peut nous faire du bien moralement.
Cela vous a fait quoi de retrouver le Top 14 cinq ans après ?
J'ai aussi retrouvé Colombes (son dernier match avec le Racing avait été face à Bourgoin, le 3 janvier 2010, NDLR). J'avais hâte de retrouver la compétition, le championnat. Je ne suis pas encore à 100 %. Je suis assez satisfait de ma première mi-temps, un peu plus déçu de la deuxième, où, physiquement, j'ai baissé de pied. Il me manque un peu de rythme. Mais ça monte crescendo. Je suis mieux que la semaine dernière et que la semaine d'avant. Il va me falloir enchaîner les matchs pour retrouver la pleine mesure de mes moyens. Mais je suis content d'avoir retrouvé un maillot de rugby.
Pourquoi n'avez-vous pas continué à buter après votre pénalité réussie ?
À la mi-temps, le quart d'heure de coupure m'a refroidi. J'ai senti que ça tiraillait un peu. En plus, cette pénalité arrivait sur une séquence un peu longue. Maintenant, je m'en veux un peu. Je regrette de ne pas avoir pris mes responsabilités. À ce moment-là, on pouvait passer à 13-6. Ça n'aurait pas été pareil.