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Relancé à La Rochelle après une année compliquée à Toulouse, Jean-Pascal Barraque a pris du plaisir et ne compte pas s’arrêter sur le maintien acquis samedi.

À Bayonne, les Rochelais pourraient porter leur série à 10 matchs sans défaite. « Ce serait un bel accomplissement, on a envie de le faire et d’y croire », jure l’ancien Biarrot.



b.deudon@sudouest.fr « Sud Ouest ». Vous vous êtes donné l'opportunité d'aller à Bayonne sans pression. C'est plaisant ?

Jean-Pascal Barraque. Oui, c'est positif, nous n'aurons pas la pression, eux oui, on va être un peu plus libérés que d'habitude. C'est un sentiment que l'on n'a jamais connu depuis le début de saison, je pense que tout le monde va le vivre de cette façon. On veut bien finir pour ceux qui s'en vont, ceux qui arrêtent et pour nous-mêmes.

Cette pression, on ne la ressentait pas, malgré tout, lors des derniers matchs. N'en serez-vous pas plus dangereux ?

Peut-être, mais il faut respecter Bayonne et ne pas faire tout et n'importe quoi. On va tenter un peu plus, essayer de bien jouer les coups, prendre un peu plus de risques tout en respectant notre adversaire.
Aviez-vous déjà connu une série de neuf matchs sans défaite ?

Avec Biarritz, je crois qu'on avait fait six ou huit matchs, je ne sais plus. Mais 10, ça serait vraiment beaucoup, quasiment la moitié d'une saison (26 matchs, NDLR)... Ce serait un bel accomplissement, on a envie de le faire et d'y croire.

Avez-vous ressenti, de nouveau, l'amertume née du nul contre le Racing à l'entraînement ?

Non, du tout. Tout le monde était content de revenir, et de s'être maintenu. S'entraîner avec moins de pression fait du bien, pouvoir se relâcher pendant la semaine aussi, pour récupérer. C'était vraiment plaisant de s'entraîner dans ces conditions.

À quoi vous attendez-vous à Jean-Dauger ?

À ce que le public nous accueille très, très bien, comme il sait le faire (sourire). Ce sera comme contre le Racing, assez dense dans les contacts, sur les rucks. Il faudra être prêts mentalement et physiquement, car à Bayonne aussi, il y a des joueurs qui partent. Et ils veulent laisser le club dans une bonne situation. Ils vont tout donner. Ça risque d'être un peu fermé, même s'ils doivent prendre le bonus offensif. Mais nous n'avons pas envie de les laisser faire. Il faudra une très bonne défense, et garder le ballon, aussi.
Vous qui avez connu les derbys basques, avec le BO, l'ambiance hostile risque d'être la même, non ?

Oui, ce sera peut-être même pire, car ils auront le couteau sous la gorge. Ça va être assez compliqué pour eux comme pour nous, mais nous n'avons pas envie d'y faire gaffe. On ne veut penser qu'à nous et à notre fin de saison. Je mets de côté le fait d'avoir joué à Biarritz, je ne suis pas natif de là-bas, donc ça ne joue pas trop. Mais c'est sûr que si on gagne à Bayonne, ça me ferait plaisir aussi.

On parlait de fusion, en tant qu'ancien Biarrot (1), qu'en pensez-vous ?

C'est faisable, mais ça serait dommage pour les joueurs, beaucoup seraient laissés sur le carreau. Ce serait un peu triste pour eux. Ensuite, je trouve ça dommage, aussi, car, Bayonne et Biarritz sont deux belles villes qui ne se ressemblent pas du tout. J'aime bien cette petite bagarre entre les deux, c'est gentil, et juste entre les supporteurs, car les joueurs, souvent, ne viennent pas de là.

Personnellement, vous aviez signé à La Rochelle pour retrouver du temps de jeu, quel bilan faites-vous de cette saison ?

Beaucoup de positif. C'est ce que je recherchais, je suis content. Je remercie les coaches d'avoir cru en moi.

Quel souvenir fort garderez-vous en particulier ?

Je ne sais pas trop, j'ai bien aimé le match de Clermont (victoire 16-12, NDLR), le premier qu'on a gagné à la fin. Il a lancé nos victoires. C'était une grande joie. Il y avait aussi le match à Toulouse, où l'on accroche le match, avec un bonus défensif. C'est ce qui nous a relancés (défaite 29-26), avant le nul à Montpellier et la défaite à Bordeaux. J'ai beaucoup aimé celui-là, aussi, avec le public qui a joué le jeu, et la victoire au bout. J'ai adoré l'ambiance.

Contre Clermont, en plus, vous aviez été déterminant en jouant vite une pénalité amenant l'essai d'Hingano ?

(Rires.) Oui, je suis tombé un peu tout seul, je me suis accroché le pied par terre. Ce n'était pas une consigne, car je pense que si je m'étais raté (il rigole, en regardant Patrice Collazo, NDLR), j'aurais pris un petit “tir”, derrière.

(1) Il a porté les couleurs du club basque de 2009 à 2013.