Publié le 28/08/2016 . Mis à jour à 07h33 par BENJAMIN DEUDON(SUD-OUEST), ENVOYÉ SPÉCIAL
Kini Murimurivalu et Vincent Rattez peuvent souffler. Les Jaune et Noir ont gagné pour la première fois loin de chez eux depuis mars 2015 et un succès à Bordeaux. © Photo AFP
Après une saison infructueuse, les Rochelais ont confirmé leur plus grande maturité avec cette première victoire à l’extérieur.
Vincent Merling se lève, les poings fermés, le sourire éclatant. Patrice Collazo, lui, vient de quitter les tribunes, après d'étouffantes dernières minutes passées à regarder son équipe tenir le score (19-22). Quant aux joueurs, ils se congratulent chaleureusement, conscients de l'importance du pas qu'ils viennent de franchir, à l'occasion de leur premier déplacement de la saison.
Dans le vestiaire, de la joie, mais pas longtemps, assure Patrice Collazo : « On ne va pas faire un détour par Ibiza (sourire), on va rentrer directement. Ils sont très contents, ils ont fait leur selfie, ça a duré cinq, dix minutes, puis c'est retombé. Mais “Ricky” (Januarie) leur a dit, dans les vestiaires, de se souvenir de cette sensation, et de n'avoir qu'une envie, celle de la connaître tous les week-ends, y compris à l'extérieur. »
« Un déclic » ?
Le Stade Rochelais n'a gagné qu'un match, il le sait parfaitement. Mais en s'imposant à Grenoble, il en a enfin terminé avec les questions portant sur son inefficacité loin de Marcel-Deflandre. Voilà pour l'anecdote. Le plus important reste qu'avec ce succès, les Jaune et Noir ont mûri. « J'espère que ce sera un déclic, mais il faut se souvenir que l'an dernier, on avait pris une valise à Castres (le prochain adversaire des Maritimes, à Pierre-Antoine, NDLR). Restons humbles et continuons à travailler », tempère Damien Lagrange.
Là où, l'an passé, La Rochelle relançait souvent, à son corps défendant, les équipes au bord du gouffre, cette fois, ses joueurs ont fait preuve de calme dans le sillage de leur expérimentée charnière Januarie - James. Tout ce qui leur avait souvent manqué en 2015-2016, quand une gestion déficitaire les empêchait de négocier les moments clés loin de chez eux.
« Brock amène une sérénité, même s'il fait des erreurs (3/6 face aux poteaux et deux drops manqués, NDLR), souligne Patrice Collazo. Il faut lui laisser le temps de prendre ses marques. L'avantage, c'est qu'il ne s'affole pas dans ces moments-là. Et si le leader de jeu ne s'affole pas, les autres ne paniquent pas. Et puis, Ricky prend ses responsabilités aussi. »
Des problèmes en conquête
Pour autant, tout ne fut pas parfait pour arracher ce premier succès de la saison. Touches mal réglées, problème en mêlées, plus d'en-avant que la semaine passée face à Clermont, les Rochelais ont manqué de munitions pour prendre le large, malgré trois essais, soit deux de plus que les Isérois, dont un superbe contre de 100 mètres (Kieft, 0-7, 10e) et une réalisation en première main après une touche (Holmes, 13-19, 50e). « On sait jouer au rugby, c'est dommage qu'on ait eu des problèmes en conquête », convient Damien Lagrange.
Mais dans le même temps, les Maritimes - remontés par leur coach avec un article d'un journal local pointant du doigt le ventre « digne d'un joueur de Promotion d'Honneur » de Ricky Januarie -, gardaient les Grenoblois sous pression. Dans le doute après leur sévère défaite à Paris (54-20), les Isérois pensaient faire le plus dur en voyant Aplon réaliser un numéro magnifique (13-7, 34e). Mais comme rien ne va en ce moment dans les Alpes, deux essais refusés logiquement par M. Trainini et un ballon offert sur une touche à Forbes à 5 mètres de leur ligne (13-12, 38e) leur ont plongé la tête sous l'eau. Et cette fois, contrairement à l'an passé, les Rochelais ne les ont pas aidés à remonter à la surface.
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