Et si la Champions Cup était faite pour La Rochelle ?

Envoyé par: patlr17 (---.fbx.proxad.net)

Date: Friday 20 October 2017 14:05:00

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Les Maritimes ont brillamment réussi leur grande première en s'imposant chez les Harlequins de Londres. Un succès qui pourrait en appeler d'autres tant la philosophie de jeu du Stade Rochelais colle aux canons offensifs de la grande coupe d'Europe. Confirmation attendue ce samedi pour la réception de la province irlandaise de l'Ulster.

Après avoir surpris le Top 14, le Stade Rochelais va-t-il ébouriffer la scène continentale ? Bien sûr, il n’y a qu’une journée mais le coup de force réussi par la troupe de Collazo et Garbajosa alimente un fol espoir. Et si le terrain de jeu de la Champions Cup, avec son rugby moins cadenassé, ses équipes plus audacieuses correspondait parfaitement aux Maritimes ? A leur canon de beauté ?

On le sait, La Rochelle est une équipe joueuse. La saison passée, elle a surpris tout le petit monde du Top 14 en ne reniant (presque) jamais son credo offensif. Du jeu debout, des avants qui ouvrent des brèches pour des soutiens virevoltants. Voilà comment on termine en tête de la phase régulière du championnat le plus étouffant de la planète ovale. Un cocktail qui a permis aux Rochelais de briller dès leur première dans cette compétition prestigieuse. Un festival sur la pelouse des Harlequins de Londres pour s’imposer 34 à 27, bonus offensif à la clé.

«C’est la meilleure équipe que nous ayons affrontée depuis le début de la saison.» L’hommage provient de John Kingston, l’entraîneur des Quins. On craignait le pire pour cette découverte de l’étage supérieur. Et c’est le meilleur qui est survenu. Sans complexe, le Stade Rochelais a joué sa partition, inscrivant quatre essais. «On ne fait rien comme tout le monde», s’est amusé Patrice Collazo au soir de l’exploit. Jusqu’à quel point ?

Ce n’est pas parce qu’on a gagné chez les Harlequins qu’on va dérouler chacun de nos matches
Vincent Rattez

La Rochelle a impressionné l’Europe du rugby. Par la magie d’un seul match, l’inconnu est devenu épouvantail. On le voit déjà en quart de finale. On s’inquiète de cette équipe qui joue crânement sa chance. Des louanges que, évidemment, Patrice Collazo s’est employé à aussitôt minimiser avant la réception de l’Ulster, des Irlandais qui comptent… 245 matches de Champions Cup. «Il faut rester mesuré. Bien sûr, sur le plan comptable, c’est une bonne opération. Sur certains aspects, on peut même dire que c’est très intéressant, comme l’adaptation à l’arbitrage. Tout cela est positif mais il ne faut pas basculer dans une euphorie qui n’est pas justifiée», insiste l’ancien pilier.

Message reçu. Ainsi Vincent Rattez. «Mentalement c’est positif, évidemment. On ne s’attendait pas à une telle performance. On est très content du résultat mais du jeu produit aussi. C’était un week-end parfait. Un match plein offensivement et défensivement, constant pendant 80 minutes. On ne pouvait pas rêver mieux pour une première en Champions Cup. Mais Patrice a vite tempéré le groupe. C’est bien mais on sait qu’on ne doit pas s’attarder sur notre performance. Ce n’est pas parce qu’on a gagné chez les Harlequins qu’on va dérouler chacun de nos matches. La vérité n’est pas forcément la même d’un match à l’autre», modère l’ailier rochelais.

Même son de cloche chez le jeune demi de mêlée, Alexi Bales. «Patrice nous a remis les pieds sur terre. On en a fait déjà la mauvaise expérience cette saison. En réussissant un très bon match avant, derrière, de prendre une petite fessée sur la pelouse du Stade Français… On sait que, si on n’est pas à 100% dans la concentration et l’implication pas on peut passer à travers. Gagner avec bonus offensif sur la pelouse des Harlequins, pas beaucoup de clubs français ne l’ont fait. Mais on ne va pas s’enflammer. On a joué un seul match. Pour l’instant, notre première place de poule est anecdotique.»

Tout ce qui faisait notre force l’an passé, on ne l’a pas perdu
Alexi Balès

Ces précautions posées, les deux Maritimes ne crachent pas sur leur performance à Londres. «C’est notre match le plus abouti cette saison, reconnaît Balès. Parce que, déjà, défensivement on a tenu notre ligne pendant vingt minutes à la fin. Personne n’a rien lâché. C’est très positif pour notre état d’esprit et la suite de la saison. Tout ce qui faisait notre force l’an passé, on ne l’a pas perdu.» Le numéro 9 en tire une conclusion réjouissante. «On parle beaucoup du rythme mis dans les autres championnats, en décriant celui du Top 14. Mais il y a de très grandes équipes dans le Top 14. On sortait d’un match engagé contre le Racing. Il y a plusieurs formes de match en Top 14. Et samedi dernier, on a prouvé qu’on pouvait rivaliser face équipe qui tient le ballon et met un gros rythme.»

Ce sera sans doute moins le cas face aux Irlandais de l’Ulster, plus réputé pour leur défense agressive et leur utilisation métronomique du jeu au pied. «On a visionné leurs matches. C’est costaud, confirme Alexi Balès. Leur défense est très agressive sur le porteur de balle. Il faudra être très fort dans les duels. A nous d’être très solides et de trouver leurs failles.» Vincent Rattez opine. «L’Ulster est l’équipe la plus solide dans notre poule. A nous de nous adapter. Mais c’est un gros test.» Que ses coéquipiers et lui abordent cependant avec ambition. «Notre objectif est de sortir de cette poule compliquée. Et on veut rester invaincu à la maison.» Dans un Marcel-Deflandre qui connaîtra son dépucelage en Champions Cup. Dans une ambiance qui promet, le stade affichant complet pour la 26e fois d’affilée. «La belle histoire continue. J’espère surtout qu’elle va durer», résume Vincent Merling, président comblé.