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Coupe d'Europe : La Rochelle poursuit son ascension
Publié le mardi 23 janvier 2018 à 00:05 | Mis à jour le 23/01/2018 à 01:25
Depuis sa remontée dans l'élite, en 2014, le Stade Rochelais franchit des paliers à une vitesse supersonique. Le voilà en quarts de finale de la Coupe d'Europe pour sa première participation.
Avant La Rochelle cette année, Toulon, en 2011, était le dernier club français à s'être qualifié pour les quarts de finale à sa première participation, éliminé par Perpignan (29-25), à Barcelone. Le RCT, depuis, a ajouté six qualifications et trois trophées continentaux (2013, 2014, 2015). Les Rochelais n'en sont pas là, mais leur perf reste une rareté. Après avoir inscrit quinze points sur quinze lors des trois premières journées - un bon matelas -, ils ont terminé plus difficilement (cinq points en trois matches).

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Mais les voilà parmi les huit meilleurs pour un coup d'essai. « C'est beau, mais en prenant du recul, pour suivre les Rochelais depuis un moment, je ne suis pas étonné, confie Dimitri Yachvili (61 sélections en équipe de France, entre 2002 et 2012). En début de saison, je n'ai pas prédit un quart de finale, mais je me disais qu'ils rivaliseraient avec tout le monde. » Consultant sur bein Sports, il a notamment commenté La Rochelle-Ulster (16-7), dimanche. « La Rochelle propose un jeu qui se rapproche du niveau international, celui pratiqué par les Anglo-Saxons et l'hémisphère Sud. On y privilégie la prise d'intervalles, d'initiatives. On sent que les joueurs prennent plaisir à défendre le jeu proposé par leur staff. »
Et il y a aussi cette envie, insufflée au quotidien par Patrice Collazo, le manager, de toujours vouloir gagner le prochain match. C'est usant, ça demande un large turn-over, mais ça paie. Dany Priso, le pilier gauche actuellement en stage à Marcoussis avec les Bleus, confie ainsi : « La Coupe d'Europe, on a mérité de la jouer. On ne s'est pas cassé le cul toute la saison dernière en Top 14 à aller gagner des matches à l'extérieur chez les gros pour ne pas l'aborder à fond. »

L'adaptation éclair
Ce qui frappe le plus, dans le parcours des Maritimes, c'est la vitesse à laquelle ils gravissent les échelons depuis leur remontée en Top 14, en 2014. La saison passée, ils avaient déjà frappé fort en atteignant les demi-finales du Challenge européen (défaite face à Gloucester, 14-16) et du Top 14 (défaite face à Toulon, 15-18). Leur secret ? Un recrutement intelligent, ciblé, et une politique générale basée sur la stabilité, comme en témoigne la vague récente de prolongations de contrats de joueurs jusqu'en 2021 (Aguillon, Jordaan, Priso, Balès, Kieft, Pelo, Sazy...).
Mais si l'équipe s'est montrée si à l'aise sur la scène européenne dès son entrée en matière, c'est parce que son jeu est justement taillé pour l'Europe. C'est en tout cas l'avis de l'ancien joueur et entraîneur rochelais Jean-Pierre Élissalde : « La Rochelle était une équipe européenne sans le savoir, observe-t-il. Parce que son jeu est plus adapté à cette compétition qu'au Top 14. Elle utilise toute la largeur du terrain, en mettant des joueurs perforants en bout de ligne, comme Botia, Vito ou Bourgarit. J'ajoute que Patrice Collazo, son entraîneur, a joué en Angleterre (Gloucester), dans un Championnat où le rugby ressemble plus aussi à celui pratiqué en Coupe d'Europe que dans notre Championnat. »

L'objectif Scarlets
Le Stade Rochelais n'a évidemment pas envie de s'arrêter là. Dans un peu plus de deux mois, ils iront jouer les Scarlets, à Llanelli. Avec de réelles chances de qualification. « Si c'est le La Rochelle d'il y a deux mois, le coup est jouable, confie l'ancien ouvreur Benjamin Boyet, qui a commenté pour beIN Sports le match des Gallois contre Toulon, samedi dernier. Les Scarlets manquent de densité physique. Ils sont surtout très dangereux quand ils ont le ballon, grâce à leur vitesse d'exécution et une répartition très juste sur le terrain. » Yachvili, lui, aurait préféré que les Maritimes se déplacent au Munster. « Pour avoir une vraie opposition de style, dit-il. Là, ce sera très ouvert entre deux équipes qui ne vont pas fermer le jeu. Ça promet d'être raide. Les Rochelais devront tempérer un peu. On ne peut pas attaquer partout. »

Boyet craint aussi le contexte de ce futur quart de finale. « Ça fait onze ans qu'une équipe galloise n'a pas atteint ce niveau. Samedi, c'était la quatrième fois que j'allais là-bas, et je n'avais jamais ressenti un tel engouement. Ils étaient plus de 14 000 en tribunes. Et ils seront sans doute encore plus nombreux face à La Rochelle. » Boyet loue aussi le jeu au pied remarquable de l'ouvreur Dan Jones, de l'arrière Rhys Patchell et de l'ancien Toulonnais Leigh Halfpenny. « Ils ont aussi un deuxième-ligne irlandais extraordinaire, Tadhg Beirne, qui est pour moi la révélation de cette phase de poules, ajoute-t-il. Et une troisième ligne hyper qui gratte tous les ballons. Si le match devait se disputer la semaine prochaine, je mettrais une petite pièce sur les Scarlets. Mais dans deux mois, ce sera peut-être différent. »

merci

Ce n'est pas parce qu'il est violent que j'aime le rugby, c'est parce qu'il est intelligent.