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Atonio, le petit gars du coin
Envoyé par: patlr17 (---.fbx.proxad.net)
Date: Thursday 14 June 2018 23:02:23

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ATONIO, LE PETIT GARS DU COIN
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL LAURENT CAMPISTRON

Natif de Nouvelle-Zélande, l’imposant pilier droit rochelais (1,96 m ; 152 kg) est le seul joueur de l’équipe de France à disputer cette tournée de juin à domicile. Samedi, il sera encore titulaire pour défier les All Blacks à Wellington.

AUCKLAND (NZL) – C’est drôle, cette impression de voir Uini Atonio partout dans Auckland. Est-ce une impression, d’ailleurs ? Le balèze pilier de La Rochelle (28 ans, 29 sélections) est comme chez lui dans la métropole néozélandaise. D’ailleurs, il est chez lui. Le premier dimanche de juin, il avait profité du premier temps libre des Bleus pour se rendre dans sa famille, en banlieue, et assister à la messe de 10 heures à l’église du quartier, entouré des siens. Depuis, il arrive de le croiser en ville sur ses temps de repos, dans les rues accidentées qui descendent de la Sky Tower à la zone portuaire. Ou de tomber directement sur lui à l’entrée de l’hôtel Pullman de la ville, lieu de résidence de l’équipe de France, où l’on pourrait presque le confondre avec l’un des réceptionnistes de l’endroit, tant il semble passer du temps à accueillir des visiteurs. Hier, il trimballait sa grande carcasse et sa barbe drue du côté d’un autre hôtel, le Grand Millennium, où réside depuis mardi la sélection des Barbarians français. Il papotait avec Arthur Retière, son jeune coéquipier en club, et Antoine Tichit, le pilier gauche de Castres, tout frais champion de France. Demain ou plus tard, s’il passe par la case médias, il sera à nouveau assailli par la presse néo-zélandaise, tout heureuse de pouvoir converser avec un enfant du pays. « Pour les médias locaux, je suis le Néo-Zélandais qui n’a pas réussi chez lui, qui est parti à l’étranger et qui a eu la chance de rebondir avec les Bleus. C’est une belle histoire à raconter, non ? Tout le monde joue au rugby ici. Et tout le monde veut devenir un All Black. Hélas, il n’y a pas de place pour tous. Alors, soit tu sens que ça peut le faire et tu restes, soit tu te barres. »
Atonio a choisi l’exil en 2011. Direction La Rochelle. À l’époque, le colosse partageait son temps entre le rugby chez les Counties Manukau et des petits boulots purement alimentaires. « Je m’entraînais deux fois par jour, de 5 à 7 heures le matin, et de 17 heures à 18 h 30 l’après-midi. Entre les deux, pour vivre, il fallait que je bosse. Alors, j’ai fait plein de petits boulots, de la jardinerie autour des rocades, un peu de construction et de démolition sur des chantiers, où je conduisais des transpalettes… »
Originaire de l'Ile du Sud mais fan des Auckland Blues

C’est sur l’un de ces engins, un jour, qu’il répondit au téléphone à un agent de joueurs. Le gars l’alerta de l’intérêt d’un entraîneur français dont il n’avait jamais entendu parler, Patrice Collazo, entraîneur d’un club dont il ne connaissait pas le nom, La Rochelle. Trois jours plus tard, il quittait son pays pour la France, à l’autre bout du monde. On connaît la suite de l’histoire. Elle a fait de lui un Rochelais d’adoption et un international tricolore. « Ma femme est française, dit-il. Mon fils Gabriel est né en France. Je suis bien là-bas. »
Atonio n’a pourtant pas oublié Auckland. Même s’il a grandi à Timaru, sur l’île du Sud, c’est dans cette grande ville du Nord qu’il s’est surtout éveillé au rugby. Il y supportait notamment les Blues d’Auckland. « J’étais fan d’eux, même quand j’habitais Timaru, alors que j’aurais dû être en faveur des Crusaders de Canterbury, l’équipe du coin, confie-t-il. Mais comme les Crusaders empilaient les titres (six titres en Super Rugby de 1998 à 2008), mes potes auraient dit : “Hé Uini, c’est pas juste, t’as choisi les Crusaders parce qu’ils gagnent tout le temps !” C’est comme si j’étais en France et que je choisissais Toulon, quoi ! C’est trop facile ! Alors, j’ai choisi les Blues. Ils avaient des joueurs de folie comme Carlos Spencer, des magiciens. Et essayaient d’écrire leur propre histoire, pas d’ajouter une ligne de plus à un palmarès déjà énorme. Je trouvais ça plus noble. »
Le môme Atonio, qui était déjà épais, s’arrangeait alors pour suivre dans les tribunes de l’Eden Park les plus grands matches des Blues. « Avec mes potes, on mettait un peu d’argent de côté pour pouvoir se payer ça. On prenait les places les moins chères. On n’était pas toujours bien placés, mais on était déjà contents d’être dans le stade. »
Samedi dernier, c’était au tour d’Atonio d’être sur la pelouse de ce stade mythique. Pour y défier pour la première fois chez eux ses frères néo-zélandais. La Fédé lui avait offert dix-huit places dans le stade. Qu’il s’était aussitôt empressé de partager entre sa famille, ses amis proches et ses trois premiers éducateurs de rugby. Le pilier droit n’était plus revenu en sélection depuis un an et une tournée en Afrique du Sud qu’il avait traversée comme un zombie. « J’étais fatigué. On avait pris trois branlées (37-14, 37-15, 35-12). J’ai très vite senti que je ne reviendrais pas en novembre, pour la tournée d’après, et c’est ce qui s’est passé. Je ne le méritais pas. »
La pénitence a duré un an. C’est long. Mais bénéfique, dans son cas. « Ça n’a pas été trop dur à vivre parce que j’en ai profité pour m’occuper de mon fils de dix-huit mois. Quand t’es avec les Bleus, tu passes quatre ou cinq mois en dehors de la maison. Là, j’ai passé une année tranquille, même si j’ai toujours eu dans un coin de la tête l’envie d’y retourner. »
Atonio n’a pas franchement brillé lors du premier test. Il a souffert, comme tous ses partenaires (défaite 52-11), concédant notamment deux pénalités évitables sur des hors-jeu de position. Mais il rejouera d’entrée samedi. Peut-être parce que Rabah Slimani, son remplaçant, n’a pas fait mieux que lui en subissant notamment une terrible poussée sur sa première mêlée. Ou parce que le sélectionneur Jacques Brunel et ses adjoints lui devinent cette farouche détermination, source de surpassement, qui sied aux joueurs qui ont beaucoup à prouver dans un environnement familier. « Si on gagne les trois tests, je crois que l’avion du retour repartira en crabe », nous disait-il en début de tournée en se marrant. Est-ce que ça marche aussi avec deux tests remportés ? Ou même avec un seul ? Ça fait si longtemps qu’on n’a pas vu un crabe voler… ‘
EN BREF

UINI ATONIO
28 ans Pilier droit 1,96 m ; 152 kg Club : La Rochelle
⬛ 2014 : le 8 novembre de cette année, il connaît sa première sélection face aux Fidji (40-15).
⬛ 29 sélections avec l'Équipe de France.

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Re: Atonio, le petit gars du coin
Envoyé par: HBXV24 (---.w86-234.abo.wanadoo.fr)
Date: Friday 15 June 2018 00:15:42

Est-il en bout de course en EDF ?

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