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Les Bleus sont-ils rentables pour les clubs du Top 14 ?
Le transfert de Gaël Fickou du Stade Français au Racing 92 soulève également le rapport qualité/temps du joueur international, absent de son club de Top 14 durant de nombreuses semaines.

Sans doute prendra-t-il part au choc de cette vingt-deuxième journée, samedi dans le carré VIP d'Ernest-Wallon, où une dizaine des acteurs du dernier Six Nations devraient s'ébrouer. Objet de polémiques depuis qu'il est passé du Stade Français au Racing 92 au coeur de ce drôle de printemps, Gaël Fickou a évidemment hâte de revenir enfin au jeu.

Hâte parce que le capitaine de défense des Bleus n'a plus foulé une pelouse du Top 14 depuis le 24 janvier dernier et un revers à Mayol de Paris devant Toulon (13-35). De tous les internationaux français, il est d'ailleurs celui qui a le moins joué depuis deux saisons, à peine six rencontres lors du dernier exercice, et seulement huit depuis le 2 octobre dernier.

L'enchaînement Coupe du monde 2019, Tournoi 2020, Coupe d'automne des nations et Tournoi 2021 n'y est pas étranger, et le cas Fickou interroge une fois encore, bien au-delà de la controverse, sur la rentabilité du joueur international. Hans-Peter Wild, le propriétaire du Stade Français, s'est d'ailleurs ému de la situation dans ces mêmes colonnes en soulignant que Fickou était le joueur le mieux payé de l'effectif, « un million d'euros la saison. Donc, chaque match, c'est 150 000 euros ! C'est juste incroyable ! » Comme il est troublant et parlant que Paris ait finalement décidé de céder Fickou à son meilleur ennemi dans le but de libérer de la masse salariale pour recruter deux ou trois bons joueurs, tout en continuant de payer la moitié du salaire du centre international pour les prochaines saisons.

« Les clubs se posent toujours la question de la présence et de la disponibilité de l'international »

Miguel Fernandez, Agent de joueurs
Le problème n'est pas nouveau. « Les clubs se posent toujours la question de la présence et de la disponibilité de l'international, rappelle Miguel Fernandez, agent de joueurs. C'est même la première question qu'ils se posent. C'est devenu quasi automatique dans le process décisionnel depuis la dernière Coupe du monde. Ce n'est pas un facteur limitant, mais il est contraignant dans la négociation salariale. »

Yann Roubert abonde dans ce même sens. « Quand on recrute un international, note le président du LOU, et la question s'est posée récemment avec l'arrivée de Romain Taofifenua, on regarde ce qu'il peut nous apporter sur le long terme, même s'il est amené à être absent. Quand il sera là, il jouera et il peut nous tirer vers le haut. Il y a une notion de bénéfice/risque à étudier, mais c'est notre problème de trouver un juste équilibre. »

Toulouse, depuis le temps, le maîtrise à la perfection, cet équilibre. Plus gros pourvoyeur d'internationaux du Top 14, le Stade ne perd quasiment jamais lorsque ses têtes d'affiche, la plupart du temps formées au club, figurent sur la feuille de match. Le reste du temps ? Il donne leur chance aux ouailles couvées dans le centre de formation.

« Quand tes internationaux sont issus de ton club c'est une situation que tu acceptes parce qu'ils sont l'image du club »

Philippe Saint-André, directeur du rugby du MHR
Depuis son arrivée à Montpellier, Philippe Saint-André cherche à s'inspirer de ce même modèle. « Bien sûr, l'international va te faire gagner des matches de phase finale, dit le directeur du rugby du MHR, mais quand tu es un club qui se restructure, qui se reconstruit, qui cherche à étoffer son effectif et à relancer son Académie, tu constates que les internationaux manquent la moitié des matches de Top 14. Alors... »

Alors il y a un prix à payer pour disposer d'un joueur majeur qui manquera trois mois dans la saison. En espèces sonnantes et trébuchantes, même si un crédit salary cap de 200 000 euros par club existe pour les quarante joueurs de la liste premium, plus une indemnité de 1 700 euros par jour et par joueur lors des rassemblements, mais pas seulement. « Quand tes internationaux sont issus de ton club, estime Saint-André, c'est une situation que tu acceptes parce qu'ils sont l'image du club, les porte-drapeaux, et qu'ils représentent une plus-value énorme sur le terrain. Mais tu t'interroges pour savoir s'il faut en recruter davantage... »
En attendant, les clubs auront toujours le choix, c'est d'ailleurs ce que rappelle Jacky Lorenzetti, le président du Racing 92 : « Personne n'est obligé de prendre ou de garder des internationaux. Quand je recrute Fickou, je sais que je vais devoir composer avec des indisponibilités. À moi et à mon staff de construire un effectif équilibré avec des internationaux, des étrangers non internationaux, des très bons Français, des jeunes...

Aujourd'hui, c'est toujours intéressant d'avoir un Le Roux, un Vakatawa, un Chat parce qu'ils sont censés faire la différence en phases finales. Ce qui a changé, c'est le temps à disposition du club. Cette année, Le Roux et Thomas, c'est une catastrophe pour nous. Ils ont quasiment autant joué pour l'équipe de France que pour le Racing. Je pense aussi que les internationaux argentins vont avoir du mal à trouver des équipes en Top 14 puisqu'ils seront retenus en sélection de juillet à décembre. »

Se payer un international, ou alors miser, comme le Stade Français, sur plusieurs bons joueurs susceptibles d'amener, à terme, une plus-value, voilà le dilemme. « Il faut prévoir, anticiper, répartir notre masse salariale », explique Yann Roubert, qui souligne par ailleurs « une tendance baissière sur le marché de l'international. Mais finalement c'est le cas pour tous les joueurs. »« Très clairement, on ne paye pas un joueur de l'équipe de France comme il y a quatre ou cinq ans, conclut Lorenzetti. On est plus attentifs au rapport qualité/temps. »

Très bon article.

Oui excellente analyse, quelle est la source ?

Oui mais ça ne justifie pas le fait de changer de club en cours de saison ce qui peut fausser le championnat comme le fait Fickou.

"Tout voir, tout sentir, tout comprendre" Deleplace Devaluez

sv écrivait:
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> Oui excellente analyse, quelle est la source ?


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