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VEN, 21 MAI 2021 - 19:54
MARK RODDEN



Le président de La Rochelle: « J’ai une relation de confiance avec Ronan O’Gara. C’est superbe de travailler comme ça'

Vincent Merling, président de La Rochelle, s’adresse exclusivement à l’Irish Examiner sur la façon dont O’Gara et Gibbes ont changé l’état d’esprit et l’ambition du club.

La Rochelle president: 'I have a trusting relationship with Ronan O'Gara. It’s superb to work like that'
Président du club Français De Rugby à XV du Top 14 Stade Rochelais, Vincent Merling. Photo: Joel Saget

Comme le dit le président du club Vincent Merling, La Rochelle est presque aussi heureuse d’avoir Ronan O’Gara comme entraîneur en chef qu’avec la finale de la Champions Cup de samedi.

Après avoir dominé le Leinster dans les quatre derniers, l’équipe Français soulèvera son premier trophée majeur si elle bat ses compatriotes du Top 14 toulousain à Twickenham. Merling est ravi qu’O’Gara - avec le directeur du rugby Jono Gibbes - soit l’homme qui les a menés jusqu’à présent.

« Dans nos esprits, il était presque impossible d’amener Ronan ici, a déclaré Merling à l’Irish Examiner. « C’était une excellente nouvelle pour notre club. J’aimais Ronan en tant que joueur... c’est incroyable cette volonté d’aller aux limites du potentiel dans tous les domaines afin de gagner. C’était nouveau pour nous, mais j’ai compris très, très vite.

« Il a toujours gagné dans sa vie parce qu’il allait toujours au maximum de son potentiel en tant que joueur. C’était un grand joueur et il veut que le Stade Rochelais soit un grand club. »

Aujourd’hui 71 ans, Merling pensait avoir tout vu dans son club natal de la côte ouest de la France. Peu de gens impliqués dans le sport, après tout, peuvent se vanter d’une si longue implication avec une seule équipe. Le père de Merling l’a amené aux matchs de La Rochelle quand il était enfant, où ils ont vu son frère aîné Yves-Marie en action. Vincent lui-même a rejoint les rangs juniors du club à l’âge de 17 ans en 1967, et il jouera plus tard pour l’équipe senior - aux côtés de son frère - dans la dernière rangée.

Il a été directeur de club en 1980 lorsque David Hickey - alors étudiant en médecine et multiple vainqueur all-Ireland avec Dublin - est devenu le premier joueur étranger à La Rochelle.

En 1991, Merling avait construit une entreprise prospère de l’industrie du café, et est intervenu avec d’autres anciens joueurs lorsque le club a frappé des problèmes financiers. Ce mois de juillet marquera les 30 ans de sa présidence.


« Il faut comprendre que le Stade Rochelais était un club qui se battait chaque année pour ne pas être relégué en division inférieure », a-t-il dit à propos de l’équipe dont la dernière course dans le top-flight de Français a duré sept ans.

Nous avons toujours été un club qui n’avait jamais envisagé d’être en Top 14 tout d’abord, et nous n’aurions jamais rêvé d’être en tête du Top 14 et de jouer une finale de Champions Cup. Ce club n’a jamais remporté de trophée [majeur], donc c’est historique pour celui qui a plus de 100 ans.
La Rochelle a passé des années à s’éloigner en deuxième division avant d’être en mesure de signer des importations impressionnantes comme Victor Vito et Will Skelton. Merling a supervisé la transition vers le professionnalisme à la fin des années 1990, mais il souligne que La Rochelle n’a jamais écarté son identité et son éthique dirigée par les membres.

« Pour nous, l’institution est plus forte que l’équipe, et l’équipe est plus forte que les joueurs », dit-il. « Nous avons construit notre club avec toute la communauté rochelais pour structurer le club, construire un stade qui accueille 16 000 supporters - dont 13 000 détenteurs de billets de saison - dans des conditions optimales.

« Nous avons également construit notre centre de développement pour permettre à nos joueurs de travailler dans un contexte optimal pour la préparation physique et technique.

Mais le Stade Rochelais a toujours été un lieu où l’institution - notre club - serait durable. C’est essentiel pour nous.
Merling croit fermement que le succès passe par la stabilité. Avant l’arrivée de Gibbes en novembre 2018, trois anciens entraîneurs avaient tous passé au moins sept ans à la tête de l’équipe.

Bien que l’ex-entraîneur du Leinster et de l’Ulster Gibbes parte pour Clermont à la fin de la saison, la continuité est assurée par O’Gara. Le deux fois champion d’Europe a contribué à un changement radical depuis son arrivée en 2019.


« Patrice Collazo détestait perdre et il a commencé à inculquer cette mentalité gagnante dans notre club », explique Merling à l’actuel entraîneur de Toulon. « Mais avec Ronan et Jono, il a été intensifié. Je me souviens du premier message de Jono, mais surtout de Ronan. Il a dit: « Nous allons être Français champions. Nous allons être champions d’Europe. Je veux que La Rochelle soit un grand club européen.

« En tant que président de ce club depuis 30 ans, oooh! C’est quelque chose que je n’ai jamais osé dire... J’ai toujours dit : « Nous allons essayer, nous sommes heureux d’être ici. » Mais la culture gagnante n’a jamais été aussi forte que cela.

« Je reconnais qu’ils nous ont donné ce désir, qu’ils peuvent croire en nous-mêmes et en nos capacités, travailler et se préparer à être des champions. Eter en finale, c’est réaliser cette nouvelle culture au sein du club. »

Vincent Merling : J’aimais Ronan en tant que joueur... c’est incroyable cette volonté d’aller aux limites du potentiel dans tous les domaines afin de gagner.

O’Gara a déclaré que des vacances à La Rochelle il y a six ans et des similitudes avec munster avaient conduit l’ancien entraîneur des avants du Racing 92 à revenir en France après son passage avec les Crusaders en Nouvelle-Zélande. Merling est reconnaissant pour l’homme de 44 ans non seulement de faire le déplacement en premier lieu, mais aussi d’avoir accepté d’assumer plus de responsabilités à la suite du départ prochain de Gibbes.

« Il connaissait le club et son grand soutien, ce qui ne vraiment me faire venir en tête le public irlandais », a déclaré Merling. « Mais il a aussi vu la qualité de vie à La Rochelle et [l’île connectée de] l’Ile de Re. Incidemment, beaucoup d’Irlandais viennent en vacances à La Rochelle et en Ile de Re de Cork et ailleurs.

Nous sommes très heureux de les accueillir et nous sommes dans une grande région.
« Mais je pense aussi qu’il sentait que notre club avait cette riche culture familiale et la fidélité aux valeurs du sport qui est parfaitement adapté à la culture de Ronan. Je pense que ces trois facteurs l’ont amené à prendre sa décision mais il a aussi senti qu’il pouvait faire du Stade Rochelais un grand club européen. Pour nous, c’est formidable.


Merling est célèbre pour donner de l’espace aux entraîneurs, mais sa relation au jour le jour avec O’Gara est devenue étroite.

« Je suis un président de famille, mais aussi un président émotif », explique-t-il. « J’aime avoir un lien émotionnel et fort. Ma maison sur l’île de Re est à 50 mètres de Ronan et de sa merveilleuse famille. Sa femme, ses enfants, c’est un exemple de famille extraordinaire. J’ai une relation de confiance et c’est superbe de travailler comme ça.

La Rochelle a constamment vendu le Stade Marcel Deflandre avant la pandémie, et la ferveur au sujet de la ville portuaire pittoresque a augmenté avec à la fois une finale européenne et un Bouclier à portée de main. Lors de leur départ pour Londres jeudi, Merling et l’équipe ont tracé leur chemin à travers la fumée des fusées éclairantes comme ils ont été acclamés par des centaines de partisans à l’aéroport.


Le président affable du club fait rarement des interviews, mais n’était que trop heureux de passer le mot sur La Rochelle au peuple irlandais. Il se dit également « honoré » d’en avoir un à ses côtés.

« Pour Ronan de signer pour trois autres années est une source de grande fierté pour nous, dit-il, avant de rire comme il l’imaginait la réaction d’O’Gara à la déclaration de qualification qui a suivi. « Mais ce qui est important pour le type de président que je suis - et je vais dis-le soigneusement parce que peut-être Ronan ne sera pas heureux de l’entendre! - Je suis ici pour m’assurer que le Stade Rochelais dure.

« Les équipes, les entraîneurs, les joueurs et les présidents vont et viennent. Mais l’institution doit rester et c’est ma responsabilité. C’est à Ronan de s’occuper de l’équipe et du côté sportif des choses afin que le club obte les meilleurs résultats possibles pour le bonheur de tous - et le sien aussi, en particulier. »

Quoi qu’il arrive devant la rareté de payer les spectateurs à Twickenham samedi, ce sera une campagne révolutionnaire pour La Rochelle. Deuxièmes du Top 14, ils sont assurés de se battre pour un tout premier championnat Français - alors que les toulousains pourraient à nouveau se mettre sur leur chemin.

Le plus grand match auquel les finalistes de la Challenge Cup 2019 ont participé est une récompense digne de la vision et de la main ferme de Merling, mais ce n’est pas - comme il le souligne - le plus important du club.

« La finale de la Champions Cup apporte beaucoup de plaisir et de prestige, a-t-il dit. « Cela apporte beaucoup au club qui, en étant en finale, prendra une nouvelle dimension. Mais nous avons eu des moments très différents où l’avenir du club était en danger, quand nous avons joué un match où nous risquons d’être relégués ou essayés d’être promus. Dans des matches comme celui-là, l’avenir du club – et non de l’équipe – est en jeu.

Alors que Merling fête ses 30 ans de présidence et que l’ambitieux O’Gara aura plus d’influence la saison prochaine, l’avenir de La Rochelle n’a guère été aussi prometteur.

super merci

Ce n'est pas parce qu'il est violent que j'aime le rugby, c'est parce qu'il est intelligent.

bel article sur un Président qui aura marqué l'histoire du club, un grand merci à lui et une éternelle reconnaissance

Il est question de David Hickey, premier joueur étranger au Stade Rochelais. C'était encore l'époque des amateurs et il était également interne en chirurgie à l'hôpital Saint-Louis. S'il n'a peut-être pas été le meilleur joueur de rugby à l'époque car il avait surtout joué au football gaélique dans son pays, il est maintenant connu comme un des meilleurs chirurgiens en Irlande, spécialiste des transplantations rénales.

David Hickey, pied droit, pied gauche...