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Je sais pas pourquoi ,j'ai eu plus de mal à faire les copier coller allez savoir pourquoi ?

La Rochelle - Jono Gibbes : « Je suis un mélange de toutes ces expériences »
Comme joueur puis comme entraîneur, le Néo-Zélandais a côtoyé les coaches parmi les plus réputés de la planète. Il décrit ici comment ces techniciens l'ont inspiré, dessinant en creux sa propre méthode de management.

Au printemps dernier, alors que son départ à Clermont n'avait pas encore été acté, Jono Gibbes a accepté de décrire le style de management des prestigieux entraîneurs avec qui il a collaboré. Une succession de grands noms rencontrés en Nouvelle-Zélande, en Irlande ou en France, qui l'ont aidé à se construire. Alors qu'il évoquait l'influence de Michael Cheika sur son travail, le Néo-Zélandais a pris un peu de hauteur. « Peut-être que c'est l'idée de cette interview : voir que je suis un mélange de toutes ces expériences. Tu travailles avec quelqu'un, tu prends beaucoup de petites choses, tu crées ton propre fonctionnement. Quand j'y réfléchis maintenant, je me dis que j'ai reçu une éducation de tous ces autres coaches, je repense souvent à la manière dont ils agissaient. »

Le manager de La Rochelle assure d'ailleurs qu'il ne s'est surtout pas arrêté d'apprendre : « On n'en sait jamais assez. Si tu penses que tu as atteint ton maximum, le rugby va te donner une leçon d'humilité. Fabien Galthié est venu ici il y a quelques mois. On est restés quatre heures ensemble, à parler. Il a partagé sur la façon dont il voulait que l'équipe de France joue, c'était très intéressant (admiratif). Si un entraîneur garde tout pour lui, c'est qu'il ne se sent pas en sécurité. Il faut être assez humble pour savoir que quelqu'un a probablement déjà testé avant toi ce que tu essayes de mettre en place. Les idées tournent et reviennent. »

Son adjoint à La Rochelle. « Quand je suis allé le chercher, c'était pour son profil et pour sa compétence (il lui succédera la saison prochaine). Je voulais améliorer notre défense, et il avait la réputation de très bien connaître ce secteur. Il est passé par le Munster, le Racing, les Crusaders, il a reçu une très bonne éducation. C'était important d'avoir quelqu'un d'ouvert, passé par des environnements aussi différents. Je connais le niveau des Crusaders. Le fait qu'il ait travaillé deux ans là-bas veut dire beaucoup. Il aurait pu faire six mois et repartir, mais non. C'est un très bon indicateur de ses compétences, de sa capacité d'adaptation. Il y a beaucoup d'All Blacks chez les Crusaders, il faut gagner leur respect. Il apporte au groupe toutes les choses que j'attendais de lui, en termes d'expérience, de vision. Si on a acquis cette régularité, c'est grâce à lui, grâce à sa transmission. Comme pour moi, le rugby n'est pas un boulot pour lui, il a une passion totale pour ce sport, ce que j'apprécie. J'ai appris énormément de lui. »

Ian Foster - « Il est très équilibré »
Sélectionneur des All Blacks. « J'ai eu la chance de le connaître chez les (Waikato) Chiefs. Il jouait encore quand je suis arrivé au club, puis il m'a entraîné. Il m'a beaucoup marqué. Ian a un niveau d'intelligence émotionnelle très important, avec une capacité de lecture, de compréhension des choses. Il trouvait toujours comment piquer ses joueurs, comment les encourager. Ce que j'ai retenu de lui ? Le fait de toujours garder en soi ses émotions, peu importe que le résultat soit très positif ou que ce soit un moment dur de la saison. Il reste calme, il analyse la situation, il est très équilibré. Il n'est jamais ni trop haut, ni trop bas. Moi, ce n'est pas mon point fort, à l'intérieur, je ne suis pas toujours calme. Je travaille sur moi pour garder cette hauteur d'analyse. Le Covid me sert, grâce au masque, je suis capable de cacher mes émotions (rires). Le rugby, tu le vis sept jours par semaine, tu as la possibilité de passer par tous les états. C'est important de vivre en équilibre avec des émotions aussi puissantes. »

Warren Gatland - « Il crée une croyance chez les joueurs »
Ancien sélectionneur de l'Irlande et du pays de Galles, patron des Lions britanniques et Irlandais. « Je l'ai également rencontré aux Chiefs. Son point fort, c'est de trouver une force mentale dans un groupe. Par exemple, il construit un environnement, une façon de s'entraîner, un plan de jeu, un fonctionnement dans la semaine, et il reste très positif. Ses convictions ne changent jamais, qu'il gagne ou qu'il perde. Il renforce toujours le fonctionnement du groupe, en démontrant pourquoi tel plan de jeu ou tel type d'entraînement marche. Il crée une croyance chez ses joueurs. Ils se disent : ça fonctionne. Il leur donne confiance. Jouer pour lui, pff... c'était dur, mais après, quand je suis devenu entraîneur, j'ai compris pourquoi il agissait comme ça. Il essayait juste de créer un groupe qui va à 100 % dans la même direction. Finalement, on a gagné un titre avec lui (le Ranfurly Shield, en 2007, avec Waikato). Dans mon fonctionnement, il ne s'agit pas de croyance, mais de renforcement de la confiance du groupe grâce à des performances constantes. Cette saison, on a été plus ou moins performant selon les matches, mais sans grand écart de niveau. Nos matches moyens n'ont pas été catastrophiques. Ça a aidé les joueurs à prendre confiance en eux. »

Michael Cheika - « Pour lui, entraîneur n'est pas un boulot mais une passion »
Ancien sélectionneur de l'Australie. « C'est lui qui m'a offert mon premier poste d'entraîneur, dans son staff, au Leinster. C'était une expérience très riche. Pour lui, entraîneur n'est pas un boulot mais une passion. C'est ce que j'ai appris avec lui. Quelle chance on a de vivre ça ! "Cheik" est très intéressé par les notions de cohésion, de groupe, de process. Il donne une direction, une vision. L'aspect technique ne le passionne pas, c'est plus pour son staff. Son travail est fou, il arrive tôt, part tard, il vit à 100 % la chose. Il a vu en moi un futur entraîneur avant moi. C'est quelqu'un d'intéressant, loin du mec que tu peux percevoir à la télévision. Il donne un bon exemple d'investissement, de passion, pour le staff et pour les joueurs. Il leur demande le même engagement. Il arrive à souder un groupe, à lui fixer un objectif, en étant parfois très dur avec les joueurs aux entraînements. Il ne devient pas ami avec eux, mais il est constant dans son comportement, et il gagne leur respect. Il leur fait comprendre que pour être champion, tu dois payer un prix. »
Joe Schmidt - « Un cerveau du rugby »
Ancien sélectionneur de l'Irlande. « C'est un cerveau du rugby, il a tel un niveau d'intelligence... (admiratif). Il a créé une vraie dynamique au Leinster, il trouve le détail qui va changer les choses. C'est un technicien énorme, avec une grande vision, une capacité d'analyse, même en match, il était capable de comprendre tout de suite les situations et de procéder à des ajustements (tactiques). Il a une philosophie de jeu positive, ça correspondait au profil du Leinster, il fonctionnait bien avec des joueurs comme (Brian) O'Driscoll ou (Jonathan) Sexton. Par son travail qui allait tellement dans le détail, il challengeait les autres membres du staff, les préparateurs, analystes, entraîneurs, managers, logisticiens. Il a créé une dynamique impressionnante. »

Manager de Clermont. « J'ai eu une très bonne expérience à ses côtés. Il a la même passion que Cheika dans la création d'un environnement autour de son équipe, il est passionné et le groupe devient soudé à son contact. Le club, le staff, tout le monde vit bien ensemble. C'est un bon leader. La seconde chose que je retiens de lui, c'est qu'il veut toujours en apprendre plus, continuer de grandir, expérimenter, construire avec les autres. C'est une vraie collaboration de travailler à ses côtés. Il demande : "Que penses-tu de ci, je veux tenter ça", on peut vraiment créer, innover. C'est une bonne leçon que Franck m'a donnée : avoir l'humilité de toujours apprendre. Warren Gatland, par exemple, avait, à l'époque où je le côtoyais, des idées plus fixes, et il créait autour pour être toujours plus régulier. Franck a aussi une bonne connexion avec ses joueurs, comme Steve Hansen. J'étais l'adjoint de Franck, à l'époque, je ne voyais pas tout ce qu'il faisait, je ne comprenais pas son rôle. Maintenant que je vis ça (être manager de Top 14), je le comprends mieux. »

Ancien sélectionneur de la Nouvelle-Zélande. « Comme Graham Henry, je l'ai connu chez les All Blacks. Il est impressionnant, notamment par ses qualités humaines, sa capacité à se connecter à ses joueurs. Il s'intéresse à toi, il s'investit avec toi, il n'est peut-être pas ton ami, mais il te souhaite le meilleur et cela se ressent. Peut-être que toi-même tu ne connais pas ce qui est le mieux pour toi, mais lui le sait. Quand tu vis une expérience avec quelqu'un comme lui, c'est puissant. Il a été important dans mon expérience du rugby, il m'a beaucoup aidé. Il faisait prendre conscience aux joueurs que s'ils voulaient rester des All Blacks, il fallait rester réguliers, le talent ne suffit pas. Il fait bien passer des messages, à sa manière, différente. Il n'est pas parfait mais il est authentique. »

Merci beaucoup

De nada ,mon gégé !!

Très intéressant...

"Tout voir, tout sentir, tout comprendre" Deleplace Devaluez