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Top 14 : Grégory Alldritt, capitaine affamé de La Rochelle
Auréolé du premier titre de sa carrière, le Grand Chelem avec les Bleus, le capitaine rochelais rêve désormais d'enchaîner par un autre trophée avec son club.
Le calendrier du rugby et ses doublons incessants provoquent leur lot de situations schizophréniques. C'est ainsi qu'avant de jouer l'une des rencontres les plus importantes de sa carrière, avec le quinze de France contre l'Angleterre il y a trois semaines (25-13, le 19 mars), Grégory Alldritt (25 ans) a passé une petite partie de son après-midi à regarder le club dont il est capitaine se faire désosser à Toulon (41-11) lors d'un match en retard de Top 14. Pas la préparation la plus sereine qui existe.

« C'est vrai que j'ai vu ce match avant le Crunch, en tout cas les 60 premières minutes, précise le troisième-ligne centre. Mais globalement, pendant le Tournoi, je suis resté en dehors de ce qui se passait à La Rochelle, même si j'étais toujours en contact avec les copains par téléphone. Je n'avais pas non plus forcément la tête à ça. Je devais canaliser mon énergie. Et je ne pouvais pas non plus me permettre de venir donner des leçons aux autres en ayant été absent. Il faut faire les choses par étapes, j'étais concentré sur mon objectif, maintenant j'ai basculé sur l'autre. »
Nommé parmi les joueurs en lice pour remporter le trophée de meilleur joueur du Tournoi (Antoine Dupont l'a gagné), Alldritt n'a donc eu qu'une poignée de jours pour célébrer et digérer le Grand Chelem. Une semaine après son glorieux Crunch, il regoûtait aux joies du Top 14, entrant à la 50e minute contre le Racing 92 (19-0). « En revenant, on a été directement dans le bain, sourit-il. J'avoue que c'était un peu dur. Dur à réaliser, dur à digérer, on ne pouvait pas trop s'attarder sur ce qui était fait. C'est un peu notre vie de sportifs de haut niveau. Mais je n'ai pas non plus envie de rester sur ce trophée. C'était une grosse satisfaction mais j'ai encore faim de titres. J'aurai le temps après ma carrière de revenir sur tous mes trophées... S'il y en a plusieurs bien sûr. »
Une dernière phrase prudente qui n'a rien d'anodine. Avant d'avoir le droit de soulever une coupe, l'international a surtout eu le temps de les observer de près. « Gagner le Grand Chelem m'a prouvé que je pouvais faire autre chose qu'être second, apprécie-t-il. Ces dernières années, j'avais terminé à deux reprises deuxième du Tournoi, j'avais aussi perdu deux finales avec La Rochelle (en Coupe d'Europe et en Top 14, l'an dernier). Mon premier titre m'a ouvert l'appétit. »
Ça tombe bien, le menu de fin de saison est copieux. Dans la dernière ligne droite d'un exercice marqué par son inconstance, La Rochelle s'apprête à disputer un alléchant huitième de finale de Coupe d'Europe contre l'UBB. Le club est aussi monté sur le podium du Top 14 grâce à sa victoire la semaine dernière à Chaban-Delmas (15-16), lors de laquelle Alldritt est resté sur son niveau d'engagement et de performance de l'hiver. Plus globalement, le retour des trois internationaux français a redonné un coup de fouet à l'équipe. « Après leur gros Tournoi, on a pensé que Greg, Uini (Atonio) et Jo (Danty) allaient prendre un peu de repos mais ils sont revenus tout de suite, souligne le troisième-ligne Victor Vito. C'était incroyable, ça nous a donné de l'énergie. »
Physiquement, le Gersois assure d'ailleurs être prêt au combat : « Je me sens d'enchaîner. Ça ne sera pas dix matches d'affilée, mais à court terme, j'ai hâte de jouer. On fera un bilan après les huitièmes de finale de Coupe d'Europe, mais j'espère que mes prochaines semaines seront encore bien remplies. »