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Equipe K.G
Envoyé par: barracudas (---.local)
Date: Thursday 26 May 2022 12:37:59

D'autres suivront d'ici demain ....

La nouvelle vie de Kévin Gourdon, de l'autre côté du terrain
Contraint de prendre sa retraite sportive en décembre en raison d'un problème cardiaque, l'ex-international Kévin Gourdon profite de sa nouvelle vie. Et dispense de précieux conseils à ses partenaires.
Une démarche décontractée, des paroles à la fois franches et réfléchies, une coiffure soigneusement décoiffée... À première vue, Kévin Gourdon (32 ans) n'a pas changé depuis qu'il a raccroché les crampons. Sauf ce léger embonpoint pour lequel il plaide coupable. « Après l'annonce de ma retraite, j'ai complètement arrêté le sport, je voulais en savoir un peu plus sur ce que j'avais le droit de faire ou non avec mon problème de santé, rembobine-t-il. Et comme je profite bien de la vie, sur la balance, je suis monté très rapidement à 109 kg, soit 5 kg de plus qu'avant. Je me suis regardé dans la glace et je me suis dit que ce n'était pas possible. Et là, ça redescend petit à petit. »
Six mois ont passé depuis que l'ancien troisième-ligne a annoncé brutalement la fin de sa carrière en raison d'un problème cardiaque. Un pépin pour lequel il se montre aujourd'hui rassurant : « Mon coeur est toujours comme il est, mais tout va bien. » Le 27 décembre dernier, avant de faire d'émouvants adieux au public rochelais accompagné de son fils avant un match contre le LOU (25-3), l'ex-international (19 sélections) affichait seulement des regrets de ne jamais avoir décroché de titre tout en s'estimant préparé à basculer dans son après-carrière, lui qui a toujours affiché un certain détachement vis-à-vis du rugby. La suite ne l'a pas déçu.
« Il n'y a pas eu de grand vide, où je me suis retrouvé chez moi à me dire "putain, qu'est-ce que je fais", sourit-il. J'avais un peu anticipé, en faisant un bilan de compétences l'an dernier, ce qui m'a aiguillé dans mes choix. Et j'ai deux enfants, ça me rythme et je peux profiter d'eux. Je peux avoir une vie normale. C'est bête à dire, mais avoir des week-ends libres, ça me fait trop de bien. » Gourdon vit avec un certain soulagement la levée de certaines contraintes de son ancienne vie professionnelle : « En arrêtant, tu te lâches, tu poses la caisse à outils, la pression de la performance s'évapore. Il n'y a plus de raison de te faire mal au sport, de faire gaffe à ton sommeil, à ta bouffe. Personnellement, avec mon corps, j'avais besoin d'arriver à 100 % le jour J. C'était devenu lourd. Là, quand je me réveille le matin, je n'ai plus de douleur, de fatigue. Attention, j'ai connu des choses grâce au rugby qu'on ne vit pas dans une vie lambda. Mais il y avait énormément de sacrifices. Je vois de temps en temps mes ex-coéquipiers à l'entraînement... pff, ça ne me manque pas. À la fin de ma carrière, je n'aimais plus que les matches à enjeu. »
Un ex-partenaire toujours très particulier
Voir La Rochelle se hisser une nouvelle fois en finale ne l'a donc pas titillé ? « Même pas, ce n'est plus mon travail, ça m'a juste fait très plaisir de les voir gagner, assure-t-il. Je vais les accompagner à Marseille et je vais me contenter de crier en tribunes. » Sa silhouette familière n'a de toute façon pas encore quitté le groupe rochelais. L'ancien international y a un nouveau rôle d'entraîneur individuel.

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C'est le nombre de finales, dans trois compétitions différentes, disputées par Kévin Gourdon avec La Rochelle. Il a perdu les trois : celle du Challenge européen en 2019, celle de la Coupe d'Europe en 2021 et celle du Top 14 en 2021.
L'idée était de proposer aux joueurs de l'effectif qui le souhaitaient que l'on se voie pour travailler l'attitude au contact, les duels, ce sur quoi j'étais bon, explique le natif de Valence (Drôme). Je bosse avec une dizaine de joueurs. Tous les lundis, je regarde leur match individuellement et je leur fais ensuite un retour et un peu de boulot technique. J'ai des jeunes, des anciens, je ne travaille pas de la même façon selon les profils. Avec Pierre Bourgarit (talonneur) par exemple, c'est du détail. Mais parfois, 1 % de progression peut changer beaucoup de choses. Souvent, avec les plus jeunes, je partage aussi mon expérience de joueur, les étapes par lesquelles je suis passé, parce que je n'ai pas toujours joué. »

L'un de ses successeurs naturels au poste de troisième-ligne, Matthias Haddad-Victor (21 ans), explique travailler avec son aîné afin de « rester calme quoi qu'il arrive ». Pour sa part, Bourgarit lance : « Quand on était joueurs, Kévin me chambrait en me disant que je n'étais pas capable de faire jouer autour de moi. Même si on n'a pas les mêmes qualités, il m'aide à élargir ma palette. »
Au fil des semaines, le domaine de compétence de Gourdon s'est aussi épaissi. « Je suis une formation à distance qui s'appelle neurosciences de l'accompagnement, détaille l'ancien flanker. Je travaille ça avec les joueurs. Par exemple sur l'imagerie mentale. Il faut s'imaginer des actions que tu as déjà faites en match et qui risquent de se reproduire selon ton profil. Tu te prépares à ces situations et quand elles arrivent, ton corps est déjà prêt, il a visualisé ce qui va se passer et tu gagnes un poil de temps. C'est un peu un conditionnement. »

Gourdon se plaît dans ce nouveau rôle, lui qui précise ne pas avoir intégré l'encadrement mais être indépendant afin de pouvoir discuter le plus librement possible avec ses anciens coéquipiers. Il remplit cette mission jusqu'à la fin de la saison. Et après ? « On verra si je continue ou non, pour l'instant, j'en profite. » Visiblement, l'avenir ne lui fait toujours pas peur.

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