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Matthias Haddad-Victor, la pépite de La Rochelle, à l'épreuve de Toulouse vendredi soir, lors des barrages du Top 14
Champion du monde surclassé des moins de 20 ans en 2019, Matthias Haddad-Victor (21 ans) a patienté avant d'éclore au haut niveau, cette saison. Contre Toulouse, ce vendredi (21 h 05) en barrages du Top 14, le flanker rochelais sera un élément-clef.
Le minot s'est bien épaissi. Maniant aussi bien le ballon que l'autodérision, Matthias Haddad-Victor le reconnaît en rigolant : « On ne va pas se mentir, il y a trois ans, je ressemblais à une arbalète, je comprends qu'on ait gardé de moi l'image du troisième-ligne fluet avec le casque jaune qui plaque aux chevilles avec les Bleuets, mais j'ai évolué », assure-t-il.

En 2019, lors de la Coupe du monde des moins de 20 ans remportée par la France en Argentine, le flanker élancé s'était révélé aux côtés de Jordan Joseph, Louis Carbonel ou Arthur Vincent. Alors tout juste âgé de 18 ans, surclassé d'un an, il avait impressionné par son activité incessante et une palette technique déjà riche. Trois ans plus tard, il est récemment revenu en pleine lumière, grignotant de plus en plus de temps de jeu à La Rochelle, délivrant un match plein en finale de Coupe d'Europe contre le Leinster (24-21). Le tout avec une carrure plus en adéquation avec les standards du très haut niveau.
« En deux-trois ans, je suis passé de 90 kg à 99 kg pour 1,93 m, souligne-t-il avant de poursuivre, taquin : Les médias m'affichent encore à 90 kg. Merci de le noter les gars, ça a changé. Je suis content, on a fait du bon travail avec les prépas physiques, j'ai pu franchir un cap. » Pourtant, Haddad-Victor (21 ans) n'est pas ce qu'on peut appeler un accro à la salle de muscu. « Pour moi, le rugby, ce n'était que le ballon et les copains, pas la fonte, avance-t-il. Ceux qui m'ont connu en préformation à l'académie peuvent en témoigner, j'étais le mec qui rigolait plutôt que celui qui travaillait à la salle. Je pense que ma passion pour le jeu m'a apporté un ­bagage technique intéressant. Mais c'était important de se protéger physiquement. Je l'ai compris plus tard, lors de la Coupe du monde, en évoluant avec les joueurs nés en 1999 bâtis comme des golgoths. Il fallait que je me bouge. »

Dans le viseur de Fabien Galthié
Son goût pour le ballon, Haddad-Victor l'a développé à La Rochelle, où il est né en mars 2001 et où il a découvert le rugby, puis en Bretagne, où sa famille a ensuite déménagé. À Muzillac puis à Vannes (où il s'est lié d'amitié avec un autre talent émergent du Top 14, le Racingman Nolann Le Garrec), il a progressé et s'est fait remarquer. En 2016, il est entré au pôle Espoirs de Tours et est revenu au Stade Rochelais. « J'avais encore de la famille ici, mes grands-parents vivent sur l'île de Ré, et j'avais gardé des copains au club, alors j'ai sauté sur l'occasion de rejouer ici », se souvient-il.
Chez les Jaune et Noir, il a travaillé dans l'ombre, malgré une réputation grandissante et alors même que Fabien Galthié l'avait ­repéré (et a depuis cité son nom à plusieurs ­reprises). « Même après mes bonnes performances avec les moins de 20 ans, Seb Boboul et Romain Carmignani (alors entraîneurs des Espoirs) m'avaient dit : "Attention, même si tu as l'impression de vivre un rêve, la réalité peut vite te rattraper." J'ai pris quelques piques. »
Haddad-Victor a ainsi patienté avant de faire ses premiers pas chez les pros l'an passé. Cette saison, il a d'abord connu des déboires, se blessant prématurément à plusieurs reprises, prenant un K.-O. dès la 2e minute de la réception de Biarritz (59-17) en septembre après un plaquage mal maîtrisé. « C'était ma première titularisation à Deflandre, je voulais marquer les esprits, je me suis marqué tout seul », ironise le jeune homme.
Dorénavant aguerri, il a signé des performances abouties, débutant cinq matches depuis avril. « C'est un super joueur, très "fit", agressif, toujours souriant, ­estime le deuxième-ligne Donnacha Ryan. Avant de le rencontrer ici, des entraîneurs irlandais des moins de 20 ans qui l'avaient affronté m'avaient dit qu'ils avaient été impressionnés. »

D'autres Irlandais, ceux du Leinster, ont pu constater ses progrès il y a trois semaines à Marseille. Avant la finale européenne, questionné sur le profil de son jeune joueur, Ronan O'Gara avait cherché un mot en français pour le décrire avant que Grégory Alldritt, présent à ses côtés, lui souffle le qualificatif de « pépite ».

« C'est un de ces gars qui mangent et dorment rugby, il adore ça, avait poursuivi le manager. Il est doué, il adore ce club. Il est pressé aussi. Il y a quelques mois, il m'avait demandé pourquoi il ne jouait pas plus. Je lui avais répondu qu'à son poste, il y avait beaucoup de bons joueurs. » ­Depuis, Haddad-Victor a montré qu'il en faisait partie.

Digne successeur de Gourdon...

"Tout voir, tout sentir, tout comprendre" Deleplace Devaluez

Il s'est transformé en un an physiquement, et quiconque le connait un peu sait qu'il voue une passion folle pour son club, il a tellement une marge de progression que c'est une pépite...qui a les pieds sur terre malgrès son age.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 11/06/2022 17:13 par sebako.