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La 54ème édition du Rallye d'Automne débute ce vendredi soir à La Rochelle. Patrick Guérin, membre de l'organisation et historien du rallye nous parle de cet épreuve chère aux adeptes de la course automobile.
<b>Quel est votre rôle au sein du Rallye d'Automne ? Je suis au comité directeur de la SAO (Société Automobile Océan créée en 1953) mais j'ai plusieurs casquettes depuis une douzaine d'années. Depuis peu j'anime le site internet avec des communiqués de presse mais ma contribution la plus importante est celle de responsable à Surgères de la gestion du parc assistance. Cette année on a moins de repères car on organise deux évènements en parallèle (rallye d'automne et coupe de France des véhicules historiques) au lieu d'un. Ma troisième contribution est du fait que je possède des archives personnelles sur les premiers rallyes, j'exploite ce fond documentaire pour réécrire l'histoire, je suis l'historien de la SAO..

<b>Qu'est ce qui est le plus compliqué à mettre en place dans ce type de manifestation ? Les difficulté sont multiples, notre discipline n'est pas dans l'ère du temps par rapport à l'environnement alors on travaille avec du bio-carburant pour les véhicules de l'organisation.. On doit aussi faire preuve d'une grande sécurité, il faut les garanties préfectorales. Autre difficulté, se faire désirer par un tas de communes et donc ensuite il faut remettre en état le réseau routier s'il est abimé par les concurrents. Enfin la plus grande difficulté est de trouver les ressources financières pas pour gagner de l'argent mais pour entretenir la réputation du rallye. Dû à son ancienneté le rallye peut compter sur la ville de La Rochelle qui lui concède l'utilisation de l'Esplanade et le port piéton.

<b>Le mauvais temps est-il un ennemi de la course ? Pour nous (organisation) il n'y aucune difficulté particulière, en choisissant de faire ce rallye mi-novembre on est habitué, on s'y prépare donc à part la tenue vestimentaire qu'il ne faut pas oublier, le mauvais temps n'est pas un ennemi pour nous. Pour les sportifs ça change tout, pour les meilleurs qui visent le scratch. Par exemple, les quatre roues motrices souhaitent un terrain sec pour exploiter toute leur puissance alors ces pilotes là croisent les doigts pour qu'il fasse sec. A l'opposé, les voitures de puissance moindre mais avec une meilleure assise et plus adhérente, espèrent de la pluie pour profiter de la performance de leur voiture. De toute façon quelque soit le temps il y aura des heureux, et des déçus selon le type de voiture.

<b>Que représente le Rallye d'Automne pour les amoureux de l'automobile ? Pour les organisateurs, c'est hyper important de perpétuer, de faire vivre cette épreuve. C'est une grande fierté. Pour le public, il est formidable. Ce n'est pas toujours le cas sur tous les rallyes de France (les deux dernières finales de coupe de France VHC était trop confidentielle), nous avons un gros public fidèle, quelque soit le temps ils vont voir passer « l'Automne » tout les ans, ils nous attendent. Côté concurrents, il y assez peu rallyes qui font le plein, nous cette année nous avons 210 voitures au départ ! Tous les ans on se bouscule pour s'inscrire au Rallye d'Automne. On a de très bons rallyemen avec surtout un noyau important de régionaux (aux budgets modestes mais qui veulent participer). Certains équipages présents ont pris une licence uniquement pour ce rallye. Il y a un coté mythique dans l'esprit des adeptes de ce rallye au niveau régional.

<b>Votre meilleur souvenir d'un rallye d'automne ? Indiscutablement, j'étais déjà dans l'organisation en 1998-99 et un équipage que personne ne connaissait est venu, c'était Sébastien Loeb et Daniel Elena. Ils sont venus pour le trophée Saxo Kit Car et le rallye de La Rochelle était l'avant dernière épreuve. Ils ont gagné ce trophée ce qui leur a permis de décrocher un volant d'usine Citroën et deux mois plus tard ils s'alignaient en WRC (World Rally Championship) et gagnaient Monte Carlo, par la suite ils furent déclassés mais ils ont marqué les esprits. C'est un équipage qui en 98 est venu pour se rôder ensemble pour devenir un sacré numéro de duettiste 10 ans après (six titres de champion du monde des rallyes). On a un petit peu contribué à leur éclosion.

<b>Pouvez-vous nous parler de la finale de la coup de France VHC (Véhicules Historiques)?
La coupe de France VHC est une discipline relativement nouvelle, elle n'a lieu que depuis trois ans. Pour moi ce sont des gentlemen de l'automobile. Il y a des anciens rallyemen qui ont décroché avec l'âge mais qui sont des fous de voitures alors ils pratiquent toujours mais moins vite et avec moins de budget. Il y aussi les gens qui n'ont jamais couru avant mais qui ont un peu d'argent et qui sont amoureux d'un type de voiture et franchissent le pas du rallye. Et enfin il y a les pilotes de légende qui n'ont plus rien a prouver et qui se font plaisir (Jean-Claude Andruet sur porsche où les berlinistes Alain Ragnoti et Jean Serpaggi.