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A 29 ans, Alexandre Guyader (futur bloggeur sur sport17) fait parti du gratin de sa discipline, la planche à voile. De passage dans sa ville natale, La Rochelle, avant de partir pour Miami pour disputer la deuxième manche de la coupe du monde, il nous a accordé un entretien exclusif. Il évoque son parcours, les Jeux Olympiques de Londres ainsi que sa famille et ses frères.
<b>Tu es né à La Rochelle et aujourd'hui tu es un des tous meilleurs mondiaux dans ta discipline, peux-tu nous décrire ton parcours ? J'ai commencé la planche à 8 ans avec mes parents après j'ai suivi la filière sports études au collège Fromentin et lycée Dautet à La Rochelle. Puis Fac de sports à Poitiers et j'ai fini par un Master à Biarritz.

<b>Les résultats sont vite venus... J'ai vite été sur les podiums internationaux que ce soit en jeunes ou séniors. J'ai dû gagner deux championnats du monde jeunes, et assez tôt j'ai gagné le championnat d'Europe séniors. J'ai été sélectionné pour les Jeux de Sydney (en 2000) où j'ai pas bien marché. J'étais jeune et pas très très bien entouré. En Tornado, on a été vice-champion d'Europe et 3èmes aux championnats du monde 2008. Et maintenant, c'est reprise sur le nouveau support olympique en planche* (RS, NDLR). J'ai fait premier français au mondial, 12ème au général, rien de terrible mais les autres français avaient qu'à être meilleurs (rires) et je viens de faire également vice-champion de France.

<b>Vers quel objectif te tournes-tu dorénavant ? Mon objectif c'est d'être sélectionné pour les Jeux à Londres (en 2012, NDLR) sur un plan d'eau qui risque d'être pas mal, et qui risque d'être plutôt venté. Le mondial était sur ce plan d'eau donc j'ai pu le tester. C'est un plan d'eau pour aller vite et plutôt venté, donc ça me correspond pas mal.

<b>Quelle est ta force sur une planche à voile ? Moi je suis plutôt typé à partir de 12-13 n?uds, quand ça plane en planche on va dire, parce que mon gabarit est comme ça. J'aime bien tout ce qui est vent de terre, vent un peu oscillant pour la tactique.

<b>Tu privilégies donc la tactique au physique ? Le truc c'est que j'ai aussi la puissance physique, et vu que je suis assez lourd par exemple le plan d'eau qu'il y avait à Pékin (en 2008) ça ne m'aurait pas convenu, c'était un petit plan avec des petits clapots donc pour les gros gabarits, il se trainent un peu dans l'eau.

<b>Actuellement tu vis en Espagne mais gardes-tu des attaches en Charente-Maritime ? Ma copine est espagnole, elle est championne du monde d'ailleurs (Marina Alabau, également 4ème des derniers JO, NDLR). Je vis à Cadix mais je suis membre du club CN Angoulins. Sinon mes parents sont Rochelais, toute ma famille, mes frères, mes potes sont sur La Rochelle.

<b>Justement qu'est-ce que tu penses du niveau de la planche à voile dans le département et à La Rochelle ? Au niveau planche à voile olympique, je pense qu'entre le centre national et le centre régional ça a toujours était un super centre de formation qui a amené beaucoup de gens en équipe de France. C'est grâce aux personnes qui s'en occupe et aux plans d'eaux qui sont pas mal pour naviguer toute l'année. Après, outre la planche à voile olympique, il y a l'île de Ré pour faire du fun, moi je trouve que c'est un des meilleurs spots en France. Antoine Albeau (multiple champion du monde de funboard et originaire de l'île de Ré, NDLR), dès qu'il peut y aller, il y va !

<b>Est-ce qu'il y a un adversaire avec qui tu te bats souvent ? En France, il y a Julien Bontemps qui a fait deuxième aux Jeux Olympiques depuis qu'on est jeune on se tire la bourre, il y a eu des tensions de temps en temps et puis là je me suis barré quatre ans pour faire du catamaran (Tornado) et lui est resté en planche et donc depuis les relations se sont beaucoup assainies et ça se passe super bien. Les tensions, c'était parce qu'on était jeune, il n'y avait qu'une seule place pour les Jeux, la première place est chère et forcément ça créé des tensions, tu es jeune et t'as les dents longues donc voilà...

<b>Ton meilleur souvenir sur l'eau ? J'en ai pas forcément, si peut être le titre de champion d'Europe et les JO de Sydney même si sur l'eau j'ai pas trop apprécié mais l'ambiance et tout c'était pas mal. Après, je peux me faire une session de vagues en plein hiver dans l'île de Ré je vais m'éclater !

<b>Parles nous de tes frères (Olivier et Nicolas) qui sont aussi des figures de la voile maritime ? C'est un peu grâce à eux si j'en suis là, on s'est tellement tiré la bourre quand on était jeune. Eux, ils ont arrêté, ils se sont mis au boulot (rires). Nico, mon petit frère, il a fait deux champion du monde jeune et Olive, toujours placé mais il n'a jamais fait vraiment de gros résultats mais c'était une bête d'entrainement. Au pôle de La Rochelle, tu avais les trois Guyader, déjà ça faisait un bon groupe et puis après d'autres qui se greffent ça fait vite une bonne émulation, ça nous a permis d'être présent au niveau international.

<b>Comment tes parents ont géré cela ?
En fait mes parents viennent du haut niveau de la voile aussi, mon père était en équipe de France de 470 dans les années 70 et du coup il a découvert la planche, d'ailleurs depuis il ne veut plus toucher un bateau et ne faire que de la planche, et donc on a tous eu le droit à la planche ma petite s?ur aussi. Il n'y a que ma mère en fait, elle gère les repas (il sourit).

 

*Le Tornado n'étant plus une discipline olympique, Alexandre s'est remis à la planche à voile olympique après 4 ans d'arrêt.