15 000 personnes prevues pour BDX/Agen!!!
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Envoyé par:
wilkinson
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Date: Monday 5 October 2009 15:21:14
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RUGBY PRO D2 (6E JOURNÉE), UNION BORDEAUX-BÈGLES - AGEN. Pour la première fois, dimanche, une rencontre de Pro D2 sera délocalisée dans une enceinte de plus de 30 000 places. Un pari osé, un tournant pour le club
L'Union s'invite à Chaban
Mourad Boudjelall l'avait imaginé pour Toulon. Propriétaire du Lyon OU, Yvan Patet a évoqué le Stade Gerland. Laurent Marti, président de l'Union Bordeaux-Bègles, a lui été jusqu'au bout : délocaliser une rencontre de Pro D2, sans enjeu sportif immédiat, dans une enceinte de plus de 30 000 places. Un vrai pari.
1 Pourquoi cette opération ?
Depuis la chute du « grand » Bègles, l'histoire du rugby à Bordeaux, c'est un peu le serpent qui se mord la queue. Malgré le rapprochement du CABBG et du Stade Bordelais, l'Union souffre financièrement : abonnée à la deuxième moitié des budgets de Pro D2 (9e cette saison), elle ne peut pas, à l'image d'un Toulon ou Racing-Métro, s'offrir une armada de Top 14 pour concrétiser à coup sûr ses ambitions de retour dans l'élite sur du court terme. Elle s'appuie donc sur des joueurs en devenir pour construire mais, depuis cinq saisons, ne décolle pas du ventre mou, n'alléchant ainsi pas vraiment d'éventuels investisseurs. Et ainsi de suite.
Président depuis un peu plus de deux ans, Laurent Marti, patron d'une entreprise de textile, a dû sortir son chéquier personnel pour boucler les comptes lors des deux dernières saisons. Et se multiplie pour réveiller les forces vives financières autour de lui. « Pour ce match à Chaban-Delmas, il faut que chaque Girondin, institutionnel, entreprise et particulier fasse un effort pour montrer qu'il a envie d'une grande équipe à Bordeaux » ne cesse-t-il de répéter. L'objectif : rappeler au tissu économique que l'Ovalie a un gros potentiel dans la capitale aquitaine.
« On regardera avec intérêt l'engouement des gens autour de ce match » pointe Arielle Piazza, adjointe aux sports à la mairie de Bordeaux. Alain Juppé lui-même a tranché pour que la délocalisation soit possible, alors que ses jardiniers grinçaient des dents dans l'optique d'une rencontre de rugby sur une pelouse refaite cet été. « Nous voulons donner un coup de main à l'Union qui est encore un club jeune, poursuit Arielle Piazza. Et rappeler aux Bordelais que ce club est aussi le leur car on se rend compte que dans les tribunes, il y a surtout des Béglais. »
L'aspect financier de la journée passe donc bien après le côté communication. « Honnêtement, les bénéfices auraient sans doute été plus importants en remplissant le stade André-Moga. En allant au stade Chaban-Delmas, on veut d'abord créer un précédent » dit Laurent Marti.
2 Combien ça coûte ?
Le stade Chaban-Delmas appartient à la ville de Bordeaux. Une convention a donc été signée, se basant sur des engagements (entre autres) en terme de places offertes à la mairie et avec pour seule contrepartie financière concrète les 2 % de taxe de spectacle sur la billetterie. De la même manière, l'Union a trouvé un accord avec les Girondins pour que ces derniers mettent à disposition leurs stadiers (190 personnes) à un « prix d'ami ». Avec les coûts de publicité, de réception, de panneautique lumineuse [...], le budget de l'événement est de 100 000 euros.
Pour le couvrir ? La billetterie, bien sûr, des packages entreprises (lire ci-contre), les repas d'avant match (800 personnes attendues, 600 inscrites à ce jour) au gymnase du Stade, deux sponsors majeurs our la rencontre (télévisée sur Sport +). Les locataires de loges à l'année et de publicités au stade André-Moga bénéficieront de prestations identiques sans payer plus.
« Nous n'avons pas calculé le minimum d'entrée qu'il faudrait pour rentrer dans nos frais. Parce qu'on n'est pas inquiet : vu notre budget, si on n'avait pas été sûr de faire au moins un peu de bénéfices, on n'aurait pas pris le risque » indique l'ancien international Olivier Brouzet, responsable marketing du club.
3 Comment attirer le public ?
À deux minutes et deux pénalités près sifflées en fin de match à Tarbes (12-15), Bordeaux-Bègles aurait reçu le leader Agen en l'ayant dans son viseur. Finalement, l'affiche opposera le premier de Pro D2 au 10e. Pas forcément de quoi faire rêver les amateurs occasionnels.
Les organisateurs misent donc aussi sur l'aspect festif : pas d'avions survolant le stade ou d'acteur célèbre (comme il y a peu à Bègles), ni de Pascal Obispo en concert à la mi-temps. Mais un grand repas d'avant-match, un concours pour gagner une voiture, des bandas. Surtout, un gros effort de communication a été mis en place : la ville de Bordeaux a mis à disposition 50 espaces d'affichage, les bus ont été placardés, des encarts publicitaires achetés dans les médias. À l'initiative d'Arielle Piazza, 1 000 places vont être offertes aux femmes (1), le Conseil général va inviter des jeunes, le Conseil régional affréter des cars pour les enfants Lot-et-Garonnais, le Comité Côte d'Argent se chargeant de mobiliser les écoles de rugby. Les prix sont attractifs (lire ci-contre) et une conférence avec Daniel Herrero, le club d'entreprises Ovalliance et celui du Comité a été organisée jeudi denier avec une demi-heure d'échanges sur l'événement. « Aujourd'hui, je ne vois pas comment on aurait pu faire plus » avance Laurent Marti.
Vendredi, 10 000 places environ avaient trouvé preneur et l'Union misait sur la journée de samedi via la vente dans les hypermarchés.
« On est quasiment assuré d'être 15 000 et de battre le record de Pro D2, prédisait Laurent Marti. Ce sera bien, car il ne faut pas oublier qu'il y a deux saisons, les Girondins ont tourné à 19 000 de moyenne en terminant 2e de L1. Si nous sommes 20000, ce sera très bien et si c'est 34 000, j'arrête le rugby ! »
(1) Les 500 premières invitations ont trouvé preneur. 500 autres vont être distribuées à partir d'aujourd'hui.