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Information exclusive : Franck Azema et Patrice Collazo ont réfusé la proposition de Bernard Laporte pour devenir les adjoints de Jacques Brunel. De ce fait, c'est Fabien Galthié qui s'occupera des trois-quarts : Sébastien Bruno et Julien Bonnaire, respectivement pour la mêlée et la touche, s’occuperont des avants pendant le Tournoi des 6 Nations 2018.
Franck Azéma et Patrice Collazo étaient ses premiers choix et, hier, Bernard Laporte a pris soin de les contacter pour leur proposer de devenir les adjoints du successeur de Guy Novès au poste de sélectionneur, Jacques Brunel. Selon nos informations, les deux techniciens, respectivement sous contrat à Clermont et La Rochelle, ont décliné l’offre.
Galthié, enfin
C’est le manager de Toulon, Fabien Galthié qui s’occupera des trois-quarts du XV de France pour le prochain Tournoi des 6 Nations et la tournée d'été en Nouvelle-Zélande ; Mourad Boudjellal ne s'opposera pas à sa mise à disposition. Pressenti en 2007 et 2011 pour intégrer le staff des Bleus, Galthié va enfin l'intégrer.
Pour les avants, Bernard Laporte et Jacques Brunel ont choisi le duo Sébastien Bruno - Julien Bonnaire. Le premier, en poste avec le LOU, s’occupera de la mêlée fermée ; l'ancien troisième ligne tricolore, lui, sera en charge de la touche. Il est libre de tout engagement.
Huit matchs pour convaincre
L’annonce officielle devrait être faite ce mercredi midi. Galthié figurait sur une short-list validée par Jacques Brunel en compagnie de Franck Azema choix numéro un. Les noms de Pierre Mignoni ou Ugo Mola avaient également été cités. Devant, Sébastien Bruno était le deuxième choix, juste derrière Patrice Collazo et devant William Servat.
Les missions du staff technique seront validées dans les jours à venir. La mission de Jacques Brunel doit courir jusqu'à la Coupe du monde 2019 ; celle de ses adjoints n'est pour le moment programmée que pour le Tournoi des 6 Nations 2018 et la tournée du mois de juin en Nouvelle-Zélande. Entre ces deux périodes internationales, ils réintégreront leur club. Leur avenir à la tête du XV de France dépendra des résultats des Bleus sur les huit prochains matchs.
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Le fond et la forme
Fallait-il se passer de Guy Novès. Sur le fond, la question mérite d’être posée.
Quelle que soit la richesse du palmarès du Toulousain, quelle que soit l’estime qu’on peut lui porter, les insuffisances du XV de France sur les derniers mois étaient de nature à remettre sa légitimité en question. On connaît l’antienne derrière laquelle se réfugient désormais tous les présidents et qui voudrait nous faire accroire qu’une équipe de rugby se gère comme une entreprise : quand les résultats ne sont pas là, c’est le manager qui en fait les frais. Les équipes peuvent être nulles, les moyens mis à la disposition insuffisants, c’est toujours le manager qui paie les pots cassés. Logique libérale, culture d’entreprise, dont le foot s’est emparé depuis des lustres. On en pense ce que l’on veut mais elle n’est évidemment pas dénuée de fondement.
Au vrai, c’est affaire d’opinion. Même si l’on sait que l’opinion, depuis toujours, est la fille illégitime de l’intérêt que l’on pense presque exclusivement ce que l’on a intérêt de penser. En mettant l’affaire dans les mains de Serge Simon qui n’a jamais pu souffrir Novès (et réciproquement), Laporte savait à quoi s’attendre. Et dès lors que Jacques Brunel, l’ami de Laporte, ne désapprouva pas l’avance qui lui était faite, la messe était dite. Les intérêts des uns prévalant, ou devançant, une analyse de fond depuis vingt ans remise aux calendes quelle politique nouvelle mettre en place en faveur du XV de France, avec quels moyens, quels hommes pour la gouverner, quel statut pour les joueurs, quelles compétitions, etc.
Le procédé me semble d’autant plus ambigu que l’on accorde, en France – et je fus de ceux-là, je le confesse volontiers – une place finalement trop importante aux coachs. Une autorité certes s’impose. La genèse de la fonction de chef, telle qu’elle fut récemment étudiée, laisse apparaître que ceux-ci existent depuis la Mésopotamie à la fin du quatrième millénaire et que toute collectivité, depuis la nuit des temps, aime s’appuyer sur un guide, un roi, un empereur, un maître ou un grand homme. Mais le chef, comme nous le rapporte Yannick Nyanga dans l’interview qu’il nous a accordée en pages intérieures, ne devrait-il pas être plus sûrement le capitaine. Les Blacks, et Yannick a raison de le souligner, ne s’y sont jamais trompés.
Mais revenons à notre affaire. Si le fond fait débat, répétons-le, sur la forme, en revanche, le processus est lamentable. Il vous faut savoir, lecteurs, que ce sont des journalistes qui auraient appris à Guy Novès et à ses adjoints qu’ils allaient être limogés. Pas un mot de la FFR, pas un appel.
On ne tient pas des hommes qui ne vous ont rien fait, des hommes infiniment estimables, des hommes auxquels on a répété sur tous les tons qu’ils iraient jusqu’en 2019, dans un mépris pareil. C’est une honte, au sens propre du mot, doublée d’une faute managériale - on est toujours le manager de quelqu’un - que Bernard Laporte et Serge Simon pourraient bien payer cher un jour ou l’autre. Vis-à-vis de l’opinion populaire, comme vis-à-vis de leur entourage.
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Novès-Laporte : Les dessous d’un divorce
Après deux années à la tête des Bleus, Guy Novès devrait bientôt être écarté de ses fonctions, tout comme ses ajoints Yannick Bru et Jeff Dubois
L’histoire a débuté avec une boutade en forme de menace. En décembre 2016, au lendemain des élections fédérales, Serge Simon croisait au bar du CNR certains membres du staff du XV de France. Le nouveau vice-président s’intéressant alors au vote de leur club. « Chez nous (Peyrehorade, N.D.L.R.), c’est Camou ! » répondait alors Jean-Frédéric Dubois, le technicien des lignes arrières ! La réponse de Simon tombait alors sans appel, rieur et tout à la fois menaçant : « C’est bien pour cela que l’on voulait vous virer. » Rien n’est venu de ce qui était annoncé avant l’élection et, pendant plusieurs semaines,une cohabitation aux allures de paix armée s’instaurait entre la direction fédérale et le staff tricolore. Avec le temps, Bernard Laporte affichait même sa solidarité à l’égard de Novès, bien décidé à établir une relation directe avec son entraîneur pour éviter que les relations conflictuelles entre le sélectionneur et Simon viennent polluer les résultats des Bleus…
Pour faciliter le dialogue, à deux reprises Laporte lançait même une invitation à déjeuner à l’adresse de Novès. Pour diverses raisons, les promesses de juillet et de décembre resteront elles aussi sans lendemain, comme des premiers traits de fracture entre les hommes. Faute de repas et d’échanges privilégiés Laporte-Novès, c’est à chaque fois des réunions collectives formelles qui se tiendront, en présence de Serge Simon… C’est même lui seul qui recevait le staff, le mardi 12 décembre dernier au CNR. Un échange à sens unique. La suite s’était écrite dans la nuit du samedi 25 novembre, sur les ruines du match nul concédé par le XV de France face au Japon (23-23). Dans l’impasse après une nuée de revers, Bernard Laporte quittait les Bleus humiliés sans passer par le vestiaire et sans s’adresser au staff. Lors du banquet d’après-match, ses mots pour les joueurs étaient sans concession : « Certains d’entre vous n’ont pas le niveau international. » Jusqu’à tard dans la nuit parisienne, le président de la FFR allait échanger avec de nombreux interlocuteurs. Il ne tranchait pas encore, espérant toujours maintenir le staff en place jusqu’au Mondial 2019. Mais, pour la première fois, il ouvrait la porte à l’idée d’un plan d’urgence. Le nom de Jacques Brunel apparaissait alors malgré un démenti du manager bordelais.
Le 5 décembre au matin, le comité de pilotage de la FFR validait la proposition d’audit de Serge Simon. Celui qui devait être le grand perdant du rapprochement Laporte/Novès revenait ainsi sur le devant de la scène et renversait tout sur son passage. Sa main de fer devait empêcher le sélectionneur de se relever : son rapport transmis en début de semaine à Bernard Laporte s’avérait sévère à l’égard de Novès même s’il épargnait Bru et Dubois. Tout semblait réglé et l’affaire devenait alors juridique… S’il avait gagné son combat, il n’est pas sûr que Simon, le vice-président de la FFR qui cumule les casquettes (marketing, relations Ligue et XV de France), revienne aux premières loges de la maison bleue si le duo Laporte/Brunel est reconstitué...
Modifié 2 fois. Dernière modification le 26/12/2017 22:59 par patlr17.