Re: lisez l'article de SUD OUEST intitulé
Envoyé par:
yoyo
(Modérateur)
Date: Thursday 29 March 2018 07:45:43
Pilar Solinois
merci de votre compréhension ...
Je sais que ce n'est pas de votre fait, mais je viens de jeter un oeil au forum et je vois que l'un de vos membres recopie in extenso, sans même mettre le lien ou citer Sud Ouest, les articles du jour. Comme je vous le disais précédemment, c'est une atteinte à nos productions. Merci de lui demander de cesser cette pratique.
Merci beaucoup, bonne journée
Benjamin Deudon
lencieux depuis trois mois, Patrice Collazo fait
> le point, en exclusivité pour « Sud Ouest », sur
> la situation de son équipe, qui dispute son
> premier quart de finale européen vendredi.
>
> Vous n’avez pas parlé publiquement depuis le 23
> décembre. Pourquoi ?
>
> Patrice Collazo. Je n’avais plus foncièrement
> envie de parler parce que beaucoup de choses
> avaient été avancées sans fondement (1). Après
> Bordeaux, j’avais remis les choses dans leur
> contexte, et à plat. Ça prenait de telles
> tournures que je ne voyais pas l’intérêt de
> parler. Parfois, il vaut mieux ne rien dire et
> regarder ce qui se passe. Ce qui est sûr, c’est
> qu’il se dit un paquet de conneries…
>
> Mais la communication fait partie de votre métier,
> vous êtes à contre-courant…
> La rédaction vous conseille
>
> Champions Cup – Stade Rochelais : "Elever
> encore le niveau"
> Champions Cup – Stade Rochelais : dans les pas
> du Rugby Club Toulonnais
>
> (Il coupe.) Ce n’est pas la question d’être à
> contre-courant. Aujourd’hui, on ne sait plus qui
> entraîne, qui est président, tout le monde parle
> pour tout le monde, cherche des têtes de gondoles.
> Nous, on n’est pas là pour amuser la galerie. On
> communique comme on a envie, sur l’essentiel.
> Avant que j’arrête, ça parlait de beaucoup de
> choses, de l’équipe de France, de 50 trucs, sauf
> de rugby. On n’a pas le monopole du bon
> fonctionnement mais on ne parle que quand on en a
> envie. On n’est pas là pour remplir les cases et
> faire l’actualité.
>
> Vous faites référence à « beaucoup de conneries
> »…
>
> "Il a fallu trouver d’autres solutions,
> relancer la machine, innover"
>
> On a tout entendu : l’équipe de France, la crise,
> un problème entre le joueur et le staff, mon
> management, des remises en cause de certaines
> compositions, des choix qu’on fait. C’est le jeu.
> Je veux bien qu’on parle, mais quand on sait.
> Sinon, on regarde. Aujourd’hui, des choix sont
> faits sur des critères sportifs, techniques,
> stratégiques. On a une particularité, c’est qu’on
> a essayé de jouer tous les matchs pour les gagner.
> Peut-être pas de la meilleure des façons, parce
> que l’équipe a traversé une période compliquée. On
> ne se cherche pas d’excuses, mais quand certains
> profils vous manquent (Jone Qovu, Gabriel Lacroix,
> NDLR), c’est compliqué de jouer de la même façon.
> Il a fallu trouver d’autres solutions, relancer la
> machine, innover avant de retrouver une courbe un
> peu ascendante.
>
> Comment analysez-vous votre série de quatre
> défaites de rang, qui a entraîné le qualificatif
> de « crise » ?
>
> Celle de Toulon (20–27) nous fait mal parce
> qu’elle est à la maison. Mais toutes les équipes
> de Top 14 ont perdu chez elles, sauf Montpellier.
> Plutôt que de dire que c’est la crise, qu’ils
> n’oublient pas de dire qu’avant, on en a gagné 21
> d’affilée à la maison. Ça fait rire. Après, on
> fait deux déplacements. À Clermont – qui a besoin
> de points et qui, ce jour-là, se mobilise –, et à
> Pau, qui joue la qualif’. Mais on a recentré
> certaines choses avec « Xav’ » (Garbajosa), «
> Globus » (Akvsenti Giorgadze) et le staff. On a
> trouvé que, pendant deux, trois mois, on a manqué
> de détermination, de conviction.
>
> On a gagné des matchs sans vraiment trop jouer,
> alors qu’en début de saison, on était plutôt
> performant. On a eu un creux en novembre,
> décembre, dû au fait de jouer deux compétitions à
> la fois. Les gens l’oublient, parce
> qu’aujourd’hui, on nous présente comme un cador du
> Top 14. Mais on n’a pas le vécu des autres
> équipes. Idem en Europe. Llanelli a 141
> matchs de Coupe d’Europe, nous, 6… Si, avec 6
> matchs, on est des cadors, je ne comprends plus
> rien au rugby. Là, on a retrouvé la détermination,
> la conviction, d’où certains choix dans l’équipe.
> Aujourd’hui, certains ne jouent pas car à
> l’entraînement, on ne sent pas d’investissement.
> Surtout quand ce sont des joueurs qui sont censés
> nous apporter une plus-value internationale…
>
> Le choix de placer Jérémy Sinzelle à l’ouverture
> interpelle du monde.
>
> Brock (James), Ryan (Lamb) et Jérémy (Sinzelle)
> ont eu à peu près le même temps de jeu. Chacun a
> eu sa chance. On est parti sur Jérémy car, même si
> ce n’est pas un 10 de formation, il y a un critère
> qui est prioritaire pour regagner des matchs,
> c’est la zone défensive du 10. À l’extérieur, la
> perdre systématiquement plombe le contenu d’un
> match et le mental d’une équipe. Jérémy nous offre
> des garanties dans ce secteur, moins dans d’autres
> par rapport à Brock ou Ryan. Mais, à force de
> tourner, peu ont saisi les opportunités pour
> s’installer. Avec Xav’, on tranche, et on va au
> bout du truc, on est convaincu. Avec un profil de
> joueur moins dans la gestion mais basé sur la
> détermination, les tâches obscures, c’est trois
> bonus défensifs (à Belfast, Clermont et Pau,
> NDLR), un curseur plus haut en termes de volonté,
> et le jeu commence à se remettre en place.
>
> "On n’a jamais fait les choses dans l’ordre ou
> comme tout le monde."
>
> On sait très bien qu’aujourd’hui, sans jeu au
> pied, c’est compliqué. En revanche, on sait aussi
> que c’est compliqué de perdre la zone du 10 au
> niveau des collisions. Et on est convaincu qu’avec
> des joueurs déterminés, peut-être pas spécialistes
> du poste, comme Arthur Retière, ça peut
> fonctionner. Parce qu’on a cet état d’esprit et
> que ça a toujours été un peu notre truc. Non pas
> que l’on soit différent, mais on n’a jamais fait
> les choses dans l’ordre ou comme tout le monde. Il
> n’y a qu’à voir la saison dernière. Faire une
> composition, c’est une grosse responsabilité.
> Certains sont écartés sur un problème
> d’investissement à l’entraînement ou parce qu’ils
> ont la tête ailleurs, d’autres sur des critères
> sportifs. On tranche parce qu’on arrive dans
> l’entonnoir de la fin de saison.
>
> L’équipe ne s’est-elle pas trop reposée sur la
> dynamique de l’an dernier ?
>
> Non, parce qu’on a fait des matchs accomplis.
> Jouer deux compétitions en même temps, alors qu’on
> était à plein régime, fait qu’on a été très
> exigeants. On les a pressés comme des citrons, il
> y a eu un retour de flamme, une phase de digestion
> […] On n’a peut-être pas fait des matchs aboutis,
> mais changer de cap, ce n’est pas dans nos
> habitudes, avec « Xav’ » et « Globus ». On était
> convaincu qu’en ne changeant pas de philosophie en
> étant dans le dur, à la fin, ça pouvait revenir.
>
> Le groupe tourne assez peu.
>
> "On n’est pas un cador du championnat"
>
> On a moins de rotations sur le paquet d’avants car
> certains étaient en méforme physique. Quand je
> vois le temps de jeu pharaonique de Uini Atonio
> (27 matchs sur 28, 1 528 minutes, NDLR)… Il
> a pété les compteurs – et encore, il est
> performant, heureusement qu’il n’est plus en
> équipe de France – parce que d’autres, derrière,
> n’étaient pas là pour apporter une plus-value,
> pour faire tourner la concurrence. Ça a été ça,
> notre problème, pendant un moment. Certains ont
> laissé le train s’éloigner. Et pour le rattraper,
> c’est très compliqué, alors que faire jouer
> toujours les mêmes entraîne une certaine fatigue
> mentale et physique.
> Quand on envoie des joueurs (dont Vincent Pelo,
> Mohamed Boughanmi, Jérémie Maurouard, William
> Demotte et Brock James, NDLR) à Niort jouer en
> amical avec les Espoirs, c’est parce que c’est le
> seul match où ils peuvent jouer tous en même temps
> […] Ce n’est pas une sanction, c’est une gestion
> d’effectif, de quotidien. Ça a surpris tout le
> monde, mais j’ai vu certains s’y mettre, prendre
> conscience et se remettre dans le truc, d’autres
> non. C’est ça, une saison.
>
> On n’est pas un cador du championnat, comme on
> veut nous présenter. L’an dernier était une
> situation nouvelle pour le club, cette année, elle
> est à l’opposé, mais elle est nouvelle aussi. On
> était dans les six, on en sort, comment y
> revenir ? On n’avance pas à 200 à l’heure,
> dans le brouillard, mais on le fait avec nos
> certitudes et nos convictions. On ne sait pas où
> on va car on ne sait pas comment le club et
> l’équipe vont réagir, pourquoi les supporteurs ne
> comprennent pas qu’on ne gagne pas tous les
> matchs, etc. Mais on a des paramètres que beaucoup
> n’ont pas, des indicateurs qui nous font penser
> qu’on a retrouvé un certain appétit collectif, une
> détermination collective.
>
> Les mises à l’écart ne sont donc pas dues à votre
> management « dictatorial », comme l’a déclaré
> Sébastien Chabal au « Canal Rugby Club » ?
>
> J’ai vu que « Seb » avait dit que j’allais être
> évalué parce que la dictature, c’est bien quand ça
> gagne, un peu moins bien quand ça perd. En termes
> de dictature, il le sait, puisqu’un jour, il a
> voulu faire un putsch au Racing et qu’ils lui ont
> montré la porte, tout Sébastien Chabal qu’il est.
> Mais ce n’est pas très grave. Il n’y a pas de
> dictature, mais un cadre. Et un ordre :
> l’institution, l’équipe, le joueur. On n’y
> dérogera jamais. Cela nous arrive de changer la
> composition au fil de la semaine, car on veut des
> joueurs qui vivent le truc. Surtout dans le
> money-time.
>
> "Il n’y a pas de dictature, mais un cadre"
>
> Tous les joueurs sont à disposition, mais s’ils ne
> sont pas dans la composition, ils doivent nous
> montrer qu’ils peuvent y retourner. On ne rentre
> pas un joueur qui amène zéro plus-value. Avec «
> Xav’ », on est convaincu qu’on n’a pas de talent
> individuel, mais un talent collectif. C’est une
> addition de compétences. Les fois où on est sorti
> de ce cadre, ça s’est retourné contre nous. On n’a
> pas assez de vécu pour gagner sur ce talent
> individuel. On n’est pas comme Toulon et sa ligne
> de trois-quarts, qui a fait son meilleur match
> ici. On n’a pas ça, ce vécu des matchs couperets.
> On apprend, on se fabrique sur l’instant.
>
> Rééditer une performance, très peu d’équipes sont
> capables de le faire. Même les cadors. Alors, ce
> n’est pas nous, qui sommes là depuis six mois, qui
> allons expliquer le rugby à tout le monde. Ce
> qu’on veut, c’est avancer à notre rythme. D’autres
> veulent nous faire avancer plus vite… Je ne dis
> pas que l’on ne veut pas gagner, mais on sait qui
> on est, d’où on vient. Ce ne sont pas les autres
> qui vont nous dire comment faire […] Ce week-end,
> on a reçu une équipe bordelaise qui venait sans
> pression, avec tous ses internationaux et qui
> pensait qu’on allait faire un choix entre Bordeaux
> et le quart de Coupe d’Europe… Il n’y a pas eu de
> choix. On a reçu l’UBB à fond avec la meilleure
> équipe du moment, aucun joueur n’a été mis au
> repos. Cinq jours après, on va aller jouer un
> quart de finale européen sans certains joueurs
> normalement titulaires, sans certains
> internationaux, mais on ira avec 23 Rochelais […]
>
> Ce mercredi, lors de l’annonce de l’équipe, trois
> joueurs avaient déjà joué un quart : Greg
> Lamboley, Jérémy Sinzelle et Dany Priso en
> troisième ligne… Mais on ira avec 23 Rochelais
> déterminés. Comme on leur a dit : « Mesurez la
> chance que vous avez, et ce que vous allez
> représenter, l’impact que ça peut avoir. » Il faut
> vouloir plus et apprécier les choses à leur juste
> valeur. Ce quart permet de situer La Rochelle sur
> l’échelle européenne. C’est important pour les
> joueurs. Cela correspond à un travail mis en
> place, cela dit d’où on arrive, ce qu’ont donné
> les joueurs pour arriver là. Les Scarlets, c’est
> 15 internationaux sur le dernier Tournoi. Nous, on
> en a eu trois (Kevin Gourdon, Geoffrey Doumayrou
> et Dany Priso, NDLR). Il faut savoir se situer,
> savoir où l’on veut aller. Mais ce n’est pas une
> autoroute. Il y a deux solutions : soit on essaie
> de forcer le passage, soit on se gare au moindre
> truc et on attend que ça se passe. Mais on n’est
> pas trop comme ça […] On n’est pas au bout du
> truc. Et depuis quelques matchs, les choses se
> sont remises en place.
>
> D’où le fait de jouer ce match à fond, même si
> vous n’êtes pas certains de vous qualifier en Top
> 14 ?
>
> Mais moi, je ne sais pas si on va se qualifier. Je
> ne sais pas si on va faire un quart, une demie. Ce
> que je sais, c’est qu’on joue un quart de finale
> ce week-end. Ça, c’est sûr et certain. On prend
> donc comme ça vient… On a toujours raisonné comme
> ça […] Pendant un moment, on a fonctionné à flux
> tendu avec des joueurs dont on était sûr. Je pense
> que des gens seront surpris et penseront qu’on a
> fait tourner à Llanelli pour préparer Montpellier.
> Non, à Llanelli, on va mettre les 25 joueurs qui
> restent de l’effectif, ils représenteront le
> Stade, et ce sera la meilleure équipe possible.
>
> (1) Xavier Garbajosa était pressenti pour intégrer
> le staff des Bleus.