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Modifié 2 fois. Dernière modification le 08/04/2021 18:02 par barracudas.

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Samedi, en quart de finale de CE, La Rochelle recevra les Sale Sharks. Une équipe ultra-dense et au fort accent afrikaans, où trônent les Du Preez, De Klerk...
Et vous, quels sont vos souvenirs du « Grand Sale », celui qui remporta notamment le championnat d’Angleterre en 2006 ? Jason Robinson et Sébastien Chabal, certainement. Philippe St-André à sa tête et Cueto sur une aile, probablement. Pour les plus pointus, peut-être un quart de finale de coupe d’Europe perdu face au Biarritz Olympique et un pack costaud comme un monstre à 16 pattes (White, Sheridan, Bruno, Schofield…). Un autre temps. Enfin, pas tout à fait. Car si les hommes ont changé 1000 fois depuis 15 ans, non loin de la plus grande agglomération du nord-ouest de l’Angleterre, les Sharks semblent perpétuer la tradition et avoir pris le pari de se forger un 8 de devant encore plus solide que celui du milieu des années 2000. Depuis deux saisons, le club de la banlieue de Manchester a en effet décidé de basculer dans un univers très « Boks », avec un recrutement presque exclusivement basé en Afrique du Sud.

Aujourd’hui ils sont même 11 « Sud-Afs » (12 en comptant le naturalisé écossais Byron McGuigan) à truster l’effectif des Sharks… de Sale, faisant des pensionnaires de l’AJ Bell Stadium la plus grande colonie sud-africaine du vieux-Continent, à près de 10 000 km du Cap. Même Montpellier (8+ Willemse) est assez loin derrière aujourd’hui. Voyez plutôt par vous-même : Il y a d’abord les jumeaux Daniel et Jean-Luc Du Preez, leur grand frère Robert et leur géant homonyme JP (2m10 !), dernier arrivé au club. Suivent l’inévitable Faf de Klerk, le capitaine Jono Ross ou encore Akker Van der Merwe, le grand frère de Duhan, l’ailier de l’Ecosse. Enfin, Lood De Jager, Coenie Oosthuizen, Johan Janse Van Rensburg et le jeune Cobus Wiese (23 ans) complètent le régiment !

Est-ce qu'on parle du fait que les Sale Sharks vont devenir la 7ème franchise d'Afrique du Sud ?
Est-ce qu'on parle du fait que les Sale Sharks vont devenir la 7ème franchise d'Afrique du Sud ?

Mais avant même de rentrer dans les détails d'une quelconque analyse de cette formation à l'accent très Afrikaans, il convient de se demander comment cela est-ce possible ? N'y a-t-il pas de limitation du nombre d'étrangers comme en France, etc ?

Tout d'abord et comme nous le précisions dans un article précurseur de la future identité des Sharks il y a deux ans, sachez que si, il existe bel et une limite de 2 joueurs étrangers à pouvoir être alignés simultanément outre-Manche. Mais l'Afrique étant l'un des signataires de l'arrêt Bosman, aucun problème pour les "ressortissants de la nation arc-en-ciel" de venir en Angleterre dans l'exercice de leur fonction.
Dès lors, il n'y a plus aucune règle concernant les quelque 70 pays concernés par l'arrêt datant de 1995 ?

Pas vraiment. Au vrai, la RFU "oblige" les clubs de Premiership à aligner en moyenne 70% de joueurs de nationalité anglaise, s'ils veulent bénéficier d'une prime de quelques milliers de livres en fin de saison. La plupart le font, donc, mais vous aurez compris que ces bonus gracieusement accordés sont la dernière des préoccupations des entités soutenues par de richissimes mécènes, comme c'est le cas à Sale, par exemple, avec le propriétaire de CorpAcq, Simon Orange.
Est-ce l'ouverture à des transferts complètement incontrôlés ?

Vous n'êtes pas sans savoir que, cerise sur le gâteau, les clubs de Premiership ont dans leur manche les fameux 2 "marquee player", dont le salaire ne compte pas dans le salary cap, afin d'attirer de gros poissons dans leurs filets. À Sale, ce sont les vedettes Faf De Klerk et Manu Tuilagi qui seraient concernées. Mais la fédération anglaise n'est pas folle et impose malgré tout une masse salariale bien inférieure à celle du championnat français (11,3 M d'euros avec une baisse progressive d'ici 2024) puisqu'abaissée dès cette saison à 6 millions de livres (environ 7 M d'euros) afin de limiter les inégalités économiques liées à la crise du Covid. Un eldorado partiel, donc, qui s'il paye moins qu'en France en moyenne, permet à des vedettes comme Radradra, Piutau et bien d'autres de recevoir des émoluments flirtant avec les 7 chiffres...
Un système qui affiche ses limites
Tout ça pour quoi, au fait ? Ah oui, pour prendre de la hauteur sur ce mode de fonctionnement très critiqué des Sharks, et mieux connaître ce club qui sera dès ce week-end la priorité des clubs français. Allons droit au but : aussi fantasmant soit-il sur le papier pour les amateurs de grosses cylindrées, le système "made in Sud-Af" de Sale peine encore à porter ses fruits. Comme le MHR de Jake White à l'époque et sa grosse douzaine d'Afrikaners, il y a bien des qualifications acquises ici et là à la force des bras, mais jamais de manière réellement satisfaisante. À la différence près que Montpellier avait tout de même remporté un titre en Challenge Cup en 2016, quand les partenaires de Jono Ross n'ont eux encore rien gagné.

Alors est-ce pour bientôt ? Le club de Manchester met en tout cas les moyens à la hauteur de ses ambitions, puisqu'à l'inverse du Montpellier d'il y a quelques années, qui faisait venir en nombre les très jeunes joueurs (Wright, Immelman, Van der Merwe) et les très vieux (Van der Linde, Roux, Du Plessis), Sale n'a lui recruté que des pointures mondiales à leur poste, ou presque. Une envie de faire vite (et bien ?) et un changement d'identité qui a peut-être fini par en agacer certains comme Steve Diamond, entraîneur historique de Sale depuis 2012, qui a choisi de quitter subitement le club en pleine semaine de décembre 2020. Allez savoir...


Essai inscrit dans le plus pur style de Sale.

Futur adversaire de La Rochelle
Toujours est-il que l'ancienne terre de Sébastien Chabal a quand même terrassé les Scarlets chez eux le week-end dernier (14 à 57). Et que comme vous l’aurez deviné, cette méthode de recrutement a permis aux Requins de se constituer un pack d’enfer tout en faisant de la puissance leur marque de fabrique. Sachez au passage que le 8 de devant de Sale est le probablement le plus dense d'Europe aujourd'hui, peut-être avec celui de... La Rochelle, tiens, tiens. Le Stade Rochelais, qu'il retrouvera en quart de finale de Champions Cup, ce samedi. Voilà qui pourrait donc nous réserver un choc des titans notamment entre l'axe droit à 280 kilos des Maritimes (Atonio - Skelton) et celui à 255 barres des Anglais (John - De Jager + Oosthuizen sur le banc et ses 127 kilos). Pas de quoi impressionner l'entraîneur des Sharks Alex Sanderson : "Sale est certainement l'équipe la plus apte à rivaliser physiquement (avec eux) parmi tous les clubs de Premiership." Suffisant pour terrasser La Rochelle à Deflande et se qualifier pour la première demi-finale de l'histoire du club ? On en sait rien. Mais ce qui est sûr, c'est que ça va faire BIM, BAM et BOUM.

Merci beaucoup Barracudas. ça va être un beau match d'avants, comme on les aime.

Merci pour l’article qui nous éclaire bien sur ce club et son effectif