barracudas écrivait:
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> Récit de l'escroquerie dont fut victime le Stade
> Français en 2011, qui va revenir devant la
> justice
> Condamnés en première instance à des peines allant
> d'un an à quatre ans de prison, cinq hommes,
> soupçonnés d'avoir escroqué le Stade Français en
> 2011 en promettant d'y injecter 18 M €, seront
> bientôt rejugés en appel.
>
> L'affaire avait fait grand bruit. Au printemps
> 2011, le Stade Français du président Max Guazzini,
> au bord du gouffre, est à la recherche de fonds
> pour sauver sa place au sein du Top 14. La DNACG
> (direction nationale d'aide, de contrôle et de
> gestion des clubs) met la pression. Les dirigeants
> parisiens ont jusqu'au mois de juin pour
> rassembler les fonds nécessaires à leur survie...
> S'ils échouent, le Stade Français sera relégué. Le
> dépôt de bilan est tout proche. Quatre-vingts
> emplois sont menacés. Il faut trouver, en urgence,
> rien moins que... 6 millions d'euros !
>
> Dirigeant honorifique du Stade Français, Bernard
> Laporte - qui a également été coach de l'équipe de
> 1995 à 1999 -, souhaite aider son ami Guazzini. Il
> prend alors l'initiative de chercher des
> investisseurs. Son carnet d'adresses est bien
> garni. Il est mis en relation avec Stéphane
> Benhamou, un homme d'affaires qui se présente
> comme mandataire exclusif « monde » de la Facem
> (Fondation pour l'amélioration des conditions
> d'enfance dans le monde). Une structure créée par
> un certain Job Ariste, basée au Canada. Le courant
> passe bien. Si bien même que la Facem promet deux
> versements de 12 M€ puis de 6 M€. Avec une telle
> manne financière, c'est certain, le club peut
> assurer sa survie. Mieux encore, repartir sur des
> bases saines pour revenir au sommet (sous l'ère
> Guazzini, entre 1992 et 2011, le Stade Français a
> décroché cinq boucliers de Brennus).
>
> Un faux signé sur le coin de table d'un
> restaurant
> Promesse en poche, tout s'accélère : une société
> est créée et un courrier pour une levée de fonds
> est signé par Hugolin Kongo, le vice-président de
> la fondation canadienne. Max Guazzini rencontre
> Stéphane Benhamou et Christophe Nyanga, le
> secrétaire de la Facem. Les rendez-vous se
> multiplient. Le dossier est même suivi par
> l'Élysée (voir par ailleurs).
>
> Malgré cette embellie, la DNACG ne relâche pas la
> pression : si l'ancien sélectionneur du quinze de
> France ne peut pas présenter rapidement un
> document attestant de l'existence et de la
> provenance des fonds promis par la Facem, la
> descente du club est acquise.
>
> Un document à en-tête de la banque HSBC, qui
> détaille les capacités financières de la Facem,
> est fourni par son vice-président. Mais il est
> jugé insuffisant par le gendarme financier.
> Qu'importe, les hommes de la fondation ont de la
> ressource, des idées et des réponses à tout. Ils
> parviennent à remettre à l'ex-secrétaire d'État
> aux sports une bank capability letter supposée
> attester des capacités financières du providentiel
> investisseur. Bernard Laporte s'empresse alors de
> déposer la précieuse missive au siège de la DNACG,
> qui rapidement émet des doutes sur son
> authenticité.
>
> L'enquête, confiée à la brigade de répression de
> la délinquance astucieuse (BRDA) de la police
> judiciaire parisienne, saisie après une plainte
> déposée par Bernard Laporte, établit que le
> document a été rédigé et signé sur le coin de
> table d'un restaurant proche de la Gare du Nord,
> et que c'est donc un faux... Mais avant cela,
> l'ancien sélectionneur se voit demander par la
> Facem d'avancer 175 000 € pour régler les frais
> bancaires afin de débloquer les fonds. Il n'a pas
> l'argent. Il sollicite alors un ami, chef
> d'entreprise. La somme est virée sur le compte de
> la Facem à Montréal.
>
> Guazzini reprend son souffle, son « club de coeur
> » ne va pas mourir. L'argent va arriver, il en est
> convaincu. Il s'emballe, et annonce même un
> recrutement « cinq étoiles » avec notamment
> l'arrivée de l'ancien demi de mêlée des All
> Blacks, Byron Kelleher. Le 7 juin 2011, le Stade
> Français officialise l'entrée dans son capital de
> la Facem. Les 12 M€ sont espérés pour le 20 juin.
> Max Guazzini et Bernard Laporte ne verront jamais
> la couleur de l'argent... Alertée sur la nature
> des documents fournis par la Facem, la direction
> de HSBC leur explique que ce sont des faux. Les
> deux compères, floués, saisissent aussitôt la
> justice. Qui ne tarde pas à réagir. À peine deux
> jours plus tard, trois acteurs présumés de cette
> tromperie sont placés en garde à vue, puis mis en
> examen pour « faux », « usage de faux en écriture
> » et « escroquerie en bande organisée ». Deux
> dirigeants de la Facem suivront le même chemin.
>
> Bernard Laporte a définitivement tourné la page
> Les mis en cause ont ensuite été renvoyés devant
> la justice. Pour leur défense, certains ont
> expliqué que leur interpellation avait finalement
> mis à mal le versement des fonds tant espérés. En
> décembre 2018, les cinq acteurs de cette
> supercherie ont finalement été condamnés à des
> peines allant d'un an à quatre ans de prison, dont
> une partie assortie du sursis. Les mêmes ont été
> contraints de verser 470 000 € au titre des
> dommages et intérêts, et du préjudice moral à Max
> Guazzini. Bernard Laporte s'est vu octroyer 15 000
> € et le Stade Français 50 000 € au titre de son
> préjudice d'image. Les cinq prévenus ont fait
> appel de leur condamnation. Ils devaient être
> rejugés le 6 septembre dernier, mais l'audience a
> été renvoyée au 5 avril 2022. Sollicités, les
> avocats des principaux prévenus dans cette affaire
> n'ont pas donné suite.
>
> Entre-temps, Guazzini a été contraint de céder son
> « club de coeur » pour 1 € symbolique à la fin du
> mois de juin 2011. Avant d'en quitter la
> présidence. Le temps n'a pas soigné ses blessures
> morales, et il attend « beaucoup de ce procès en
> appel ». Bernard Laporte, lui, a définitivement
> tourné la page. Contacté, l'actuel président de la
> Fédération française de rugby ignorait qu'un
> procès en appel devait se tenir.
>
> En attendant mieux, sur d'autres sujets
> d'actualité
Source ?
"Tout voir, tout sentir, tout comprendre" Deleplace Devaluez