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Modestie ou réalisme ?
Envoyé par: David (---.w80-11.abo.wanadoo.fr)
Date: Wednesday 2 November 2005 10:45:49

JBE dans l'Equipe d'aujourd'hui

« Je ne suis pas un premier choix »

JEAN-BAPTISTE ÉLISSALDE estime que, compte tenu de son petit gabarit pour le rugby moderne, il doit sa titularisation aux circonstances.

« Je fais 73 kg et si je devais en faire 77, je ne serais plus le même », assure Jean-Baptiste Élissalde, qui mise davantage sur ses qualités d’organisateur et de vivacité que sur son gabarit pour s’affirmer au plus haut niveau. Appelé in extremis pour la tournée de juin en Afrique du Sud et en Australie sur blessure de Pierre Mignoni, le Toulousain s’est imposé comme un demi de mêlée clairvoyant chez les Bleus. Mais il soutient que rien n’est gagné pour lui.


« MALGRÉ LES LACUNES dont on vous a affublé, pouvez-vous expliquer votre ascension pour être aujourd’hui le numéro 1 des demis de mêlée en France ?
– Grâce aux autres, aux blessés. (Interrogateur.) Les lacunes... Je ne vois pas bien ce que vous évoquez. (Sourire.) Dans deux ans, c’est la Coupe du monde et je ne ferai pas 85 kg. Je ne renverserai toujours pas les montagnes et je ne gagnerai pas une seconde sur 100 mètres. Mais je fais des efforts équilibrés pour exploiter au mieux mes qualités. Je sais ce que je peux faire et ce qui m’est déconseillé. Après, c’est un concours de circonstances qui a fait que j’ai eu ma chance.

– Comme la blessure de Pierre Mignoni, qui vous a fait gagner votre billet pour la tournée du mois de juin en Afrique du Sud puis en Australie ?
– Par exemple. Après, là-bas ça se passe bien pour moi. Je dispute le premier test à Durban (30-30) comme capitaine et je me sens très bien dans mes crampons. Le contexte m’a été favorable alors qu’il ne l’a pas été pour Dimitri (Yachvili). Mais cela tient à peu de chose. Au cours de cette tournée, les choix tactiques ont proposé un certain type de demi de mêlée à l’équipe de France. C’est moi, mais ça pourrait être Dimitri.

– Comment vous êtes-vous imposé comme demi de mêlée au Stade Toulousain alors que vous êtes ouvreur de formation ?
– J’ai été recruté comme demi d’ouverture. En 2001-2002 je suis arrivé pour faire le troisième larron avec Fred (Michalak) et Yann (Delaigue). Aujourd’hui, nous sommes toujours trois avec Jeff (Dubois). Mon passage en 9, je le dois peut-être aux lacunes auxquelles vous faisiez allusion précédemment. Mon physique ne donnait peut-être pas les garanties requises pour jouer à l’ouverture mais, comme joueur de rugby, on a jugé que j’avais ma place pour diriger les initiatives. Ainsi, je suis monté d’un cran pendant que Fred descendait d’un. À Toulouse, tout est plus facile car l’intégration se fait dans une dynamique de victoires, et nous évoluons dans un monde merveilleux, alors qu’à La Rochelle on jouait crispés avec la peur de perdre. À Toulouse, j’ai éprouvé une forme de libération qui m’a permis de progresser.

– Au point de revenir en équipe de France alors que vous ne paraissiez pas correspondre au profil de joueur recherché par Bernard Laporte ?
– J’ai entendu beaucoup de choses. Je sais que je ne suis pas un premier choix mais je suis content et fier d’être en équipe de France. Certes, je suis titulaire pour jouer contre l’Australie mais je peux très rapidement être oublié. Un mauvais match, une blessure et tout s’écroule. Je sais qu’on ne me pardonnera rien.


– Êtes-vous le même joueur en équipe de France qu’avec le Stade Toulousain ?
– Avec mes douze sélections, je n’ai pas beaucoup d’expérience internationale pour juger de mon changement de comportement. Une chose est sûre, c’est que quand on est dans cette salle (la salle de presse du CNR de Marcoussis), on n’est pas un joueur lambda. Quand on est là, on sait qu’on est attendu au tournant. À Toulouse, j’ai appris à préparer les matches dans la décontraction. En équipe de France, l’ambiance est différente. Du jour au lendemain, on peut tout perdre.

– Comme en 2004 contre le Pays de Galles, où vous vous blessez à la cuisse gauche après avoir marqué 24 points ?
– En une fraction de seconde, j’ai perdu beaucoup de choses, et j’ai peut-être fait perdre la finale de la Coupe d’Europe au Stade Toulousain contre les Wasps (27-20) car j’ai joué vingt minutes après avoir manqué de temps de jeu. Peut-être aurais-je joué différemment si je n’avais pas été blessé...

– N’avez-vous pas appréhendé le capitanat confié au demi de mêlée par Bernard Laporte au cours de la tournée de juin ?
– Je me suis posé la question : “Que puis-je apporter à mes partenaires qui ont plus d’expérience internationale que moi ?” Et j’ai trouvé comme réponse que nous devions tous être un peu capitaine par rapport aux autres. Cela m’a beaucoup aidé et j’ai été réconforté par le comportement de mes partenaires. Sur le test en Australie, malgré la défaite (37-31), nous avons fait preuve de solidarité. Aujourd’hui, je suis vice-capitaine et c’est sans doute le signe que j’ai bien tenu mon rôle en juin. Et j’en suis plutôt satisfait. »

SERGE TYNELSKI




  Jean-Baptiste ÉLISSALDE
 Stade Toulousain
 27 ans, né le 23 novembre 1977, à La Rochelle.
 1,72 m ; 73 kg.
 Demi de mêlée.
 Club précédent : La Rochelle (jusqu’en 2002).
 12 sélections (79 points, dont 3 essais).
 Débuts internationaux le 4 mars 2000, contre l’Écosse (28-16).
 Dernière sélection le 2 juillet, contre l’Australie (31-37).
 Palmarès : Grand Chelem 2004 ; Coupe d’Europe 2005.


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