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La minute blonde...
03/09/2007 - 09:31

Par SYLVAIN LABBE
De Sports.fr
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Le XV de France face à l'Argentine

Il était 9h15 précise ce lundi lorsque Bernard Laporte et Jo Maso ont dévoilé l'équipe qui affrontera l'Argentine vendredi, au Stade de France, en match d'ouverture de la Coupe du monde. Comme cela était pressenti, Cédric Heymans, préféré à Poitrenaud, occupera le poste d'arrière tandis que les ailes ont été confiées à Christophe Dominici et Aurélien Rougerie au sein d'une ligne d'attaque qu'emmènera la charnière du dernier Tournoi Skrela-Mignoni. La 3e ligne sera constituée de Serge Betsen, Imanol Harinordoquy et Rémy Martin.

Heymans et Martin débuteront face aux Pumas. (L'Indépendant)On ne sait pas encore si la chevelure peroxydée, encore en vogue il y a quelques années, s'apprête à être remise au goût du jour à l'occasion de la Coupe du monde. Toujours est-il qu'à l'heure de dévoiler ce lundi matin, dès potron-minet, la composition du XV de France qui aura le redoutable honneur d'ouvrir la Coupe du monde vendredi, au Stade de France, face aux Pumas de Juan Martin Hernandez, Bernard Laporte et Jo Maso avaient la blonde attitude.

De là à croire que les simples qualités capillaires ont conduit le staff tricolore à veiller tard dans la nuit pour mener à bien leur réflexion et choisir finalement de titulariser Cédric Heymans au poste d'arrière, Rémy Martin en troisième ligne, dans un rôle de flanker perforateur, et Aurélien Rougerie à l'une des ailes de cette équipe de France appelée à entrer quoiqu'il arrive dans l'histoire, sans oublier Dimitri Szarzewski remplaçant, il y a un pas qu'on se gardera bien de franchir. Le brainstorming des entraîneurs tricolores aura été conduit pas des considérations autrement plus sérieuses et les données stratégiques imposées par l'adversaire proposé aux Bleus auront de toute évidence largement pesé.

Des Bleus de combat

Bernard Laporte a beau affirmer, comme pour se défendre d‘avoir placé sur son banc cinq avants pour seulement deux arrières, que cette option ne tient en rien au colossal défi physique que promettent d'imposer les Pumas, un constat s'impose: ce XV de France, outre son expérience - huit joueurs étaient de la demi-finale en 2003 - est taillé pour le combat. "Nous avons fait ce choix par rapport au jeu que vont nous proposer les Argentins qui proposent beaucoup de jeu devant. Mais nous sommes là pour imposer notre jeu. Ce n'est pas parce que l'on met cinq avants que l'on va jouer devant." Pourtant, les faits sont là.

La préférence accordée dans un rôle de troisième ligne-aile perforateur à Rémy Martin, dont la puissance sera attendue contre les Sud-Américains (comme aurait été attendue celle d'un Thierry Dusautoir), est symptomatique. "Avec Serge Betsen, Rémy Martin a été notre meilleur plaqueur sur les matches de préparation, note Jo Maso pour mieux se justifier. (Le Parisien a été titulaire à deux reprises en trois matches, Ndlr). Et le manager des Bleus d'enfoncer le clou: "Par rapport à ce que l'on pense que l'Argentine va nous opposer, il nous a semblé en pleine forme et être l'homme de la situation". Une titularisation, au côté d'Imanol Harinordoquy, bel et bien confirmé en pole au centre de cette troisième ligne, et dans un pack qui par ailleurs brille par son classicisme. Un paquet où Sébastien Chabal, qui rejette Nallet hors du groupe, devra patienter avant de faire sa rentrée dans son rôle de super-joker.

Du blond toujours et encore au poste d'arrière où le gros coup de Cédric Heymans s'est donc confirmé: fort de sa pige en 15 aux allures de coup de maître face à Galles mais aussi grâce à cette polyvalence, l'ailier toulousain renvoie son coéquipier du Stade, Clément Poitrenaud, seul arrière de métier parmi les trente, non pas sur le banc mais en tribunes! Quatre ans après avoir joué les coiffeurs lors de la Coupe du monde 2003 en Australie, où il fut supplanté par Nicolas Brusque, le Toulousain va devoir surmonter ce premier désaveu. Un choix que Laporte justifie par l'option de cinq avants sur le banc: "A partir de ce moment-là, Cédric Heymans était automatiquement arrière car Clément ne couvre pas d'autre poste."

Un banc musclé en effet puisque seuls Frédéric Michalak et Jean-Baptiste Elissalde y représenteront les lignes arrières, Laporte misant sur la polyvalence d'Heymans donc (arrière-ailier), de Christophe Dominici (ailier-arrière) et de... David Skrela (ouvreur-centre). Comme pressenti, l'ouvreur parisien conduira bien l'attaque française, par ailleurs composée de la paire de centres attendue Jauzion-Traille, au côté de son alter-ego de la charnière et demi de mêlée durant le Tournoi, Pierre Mignoni (il a été ménagé tout ce week-end, Ndlr), dont le souci au mollet ne l'empêchera donc pas d'officier derrière le pack.

Ce n'est pas parce qu'il est violent que j'aime le rugby, c'est parce qu'il est intelligent.